Vergniaud : « Quand la justice a parlé, l'humanité doit avoir son tour. » | L’Histoire en citations
Vergniaud : « Quand la justice a parlé, l'humanité doit avoir son tour. »
Citation du jour

Chronique Révolution citations15 janvier 1793. Après débats, les 749 députés ont voté majoritairement oui pour la culpabilité et non pour la ratification par le peuple. Reste à décider de la peine et d’un éventuel sursis à exécution : oui à la mort, non au sursis. Louis XVI obtient quand même un délai de trois jours, pour voir sa famille enfermée au Temple.

Feuilletez notre Chronique sur la Révolution pour tout savoir.

« Quand la justice a parlé, l’humanité doit avoir son tour. »1472

Pierre Victurnien VERGNIAUD (1753-1793), Discours du 17 janvier 1793

Les Grands Orateurs de la Révolution, Mirabeau, Vergniaud, Danton, Robespierre (1914), François-Alphonse Aulard.

Girondin (du département de la Gironde), avocat au Parlement de Bordeaux, maintenant à la tête des Girondins de Paris, Vergniaud, président de séance, cherche à sauver Louis XVI. Les Girondins craignent d’en faire un martyr, d’autres redoutent que la Révolution se radicalise à l’extrême.

Première question posée le 15 janvier : Louis Capet est-il « coupable de conspiration contre la liberté de la nation et d’attentats contre la sûreté générale de l’État ? » Oui, pour 707 députés sur 718 présents – les chiffres varient un peu, selon les sources, bizarrerie statistique confirmée par le site de l’Assemblée nationale. C’est quand même la quasi-unanimité pour une culpabilité évidente. La « justice a parlé ».

Deuxième question, même jour : le jugement de la Convention sera-t-il soumis à la ratification populaire ? Les Girondins sont globalement pour cet appel au peuple, persuadés que la clémence l’emportera : l’« humanité » aurait son tour. Mais cela risque de diviser la France, de faire croire à une démission de la Convention. Les Montagnards sont massivement contre et le Non l’emporte : 424 voix contre 283, une dizaine d’abstentions et une trentaine d’absents.

Troisième question, posée dans la séance du 16 au 17 janvier : la peine encourue.

« Je vote pour la mort du tyran dans les vingt-quatre heures. Il faut se hâter de purger le sol de la patrie de ce monstre odieux. »1473

Nicolas RAFFRON de TROUILLET (1723-1801). Base de données des députés français depuis 1789 [en ligne], Assemblée nationale

Avocat et diplomate, il s’est rangé du côté de la Montagne, durant le procès du roi. Il fait aussi partie de ceux qui ont refusé l’appel au peuple.

« Pour préserver les âmes pusillanimes de l’amour de la tyrannie, je vote pour la mort dans les vingt-quatre heures ! »1474

Claude JAVOGUES (1759-1796). Base de données des députés français depuis 1789 [en ligne], Assemblée nationale

Huissier en province à Montbrison avant la Révolution, totalement acquis aux « idées nouvelles », il se range du côté de la Montagne, sans état d’âme. Il n’en aura pas davantage dans quelques mois, retournant dans sa ville coupable d’attitude contre-révolutionnaire et se vantant de ce que « le sang coulera comme l’eau dans les rues » à Montbrison, rebaptisée « Montbrisé ». Il continuera de se distinguer par une sauvagerie punitive qui étonne même les Jacobins les plus durs.

366 députés votent pour la mort sans condition, 72 pour la mort sous diverses conditions et 288 pour d’autres peines (prison, bannissement). Cela trahit un embarras certain des députés. D’où la décision de voter à nouveau pour un éventuel sursis à l’exécution, quatrième question, posée les 19 et 20 janvier : sursis rejeté par 380 députés contre 310. Contrairement à la légende, Louis XVI n’a pas été condamné à mort à une voix de majorité ! Mais son cousin Philippe Égalité s’est totalement déconsidéré en votant pour la mort.

Les votes se sont déroulés sur quatre jours, nuits comprises, avec appel nominal, chaque député montant à la tribune pour justifier chaque fois son vote sur la peine à appliquer. Le jugement, l’appel au peuple et le sursis une fois rejetés, la sentence est exécutoire dans les 24 heures.

« L’arbre de la liberté ne saurait croître s’il n’était arrosé du sang des rois. »1475

Bertrand BARÈRE de VIEUZAC (1755-1841), à la tribune, 20 janvier 1793

Le président de la Convention, dans l’effervescence générale, justifie ainsi la condamnation à mort de Louis XVI, contre la partie la plus modérée de l’assemblée qui souhaitait atténuer la peine. Lui-même s’est prononcé pour la mort, sans appel au peuple, sans sursis à l’exécution. On retrouvera Barère en juillet 1793, membre du Comité de salut public et l’un des organisateurs les plus zélés de la Terreur, nommé l’Anacréon de la guillotine.

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