Danton : « Que la France soit libre et que mon nom soit flétri ! » | L’Histoire en citations
Citation du jour

Révolution citationEmballement révolutionnaire inéluctable.

Les extrémistes prennent le pouvoir et la France vit la (grande) Terreur face au monde (européen) médusé.

Entre politique spectacle et bouleversement radical des idées et des hommes, on s’en étonne encore !

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« Que la France soit libre et que mon nom soit flétri ! »1491

Georges Jacques DANTON (1759-1794), Convention, 10 mars 1793

Histoire de la Révolution française (1847-1853), Jules Michelet.

Le conventionnel à la tribune est excédé par les contradicteurs et les soupçons. La vertu n’est pas plus dans ses mœurs que dans ses mots. Et dès la fin de 1792, Danton était soupçonné pour diverses raisons (…) Les Girondins l’accusent de concussion. L’homme est trop riche pour être honnête, et incapable de montrer les comptes des fonds secrets, alors qu’il est ministre de la Justice et que Roland, ministre de l’Intérieur, les lui réclame avec insistance.

L’homme a aussi des problèmes familiaux, une certaine lassitude de la politique, peut-être une envie d’être heureux ailleurs et autrement, ce que ne peuvent concevoir les révolutionnaires totalement engagés dans l’action.

« Marat pervertissait la France. J’ai tué un homme pour en sauver cent mille, un scélérat pour sauver des innocents, une bête féroce pour donner le repos à mon pays. J’étais républicaine bien avant la Révolution. »1522

Charlotte CORDAY (1768-1793), à son procès devant le Tribunal révolutionnaire, 17 juillet 1793. Les Grands Procès de l’histoire (1924), Me Henri-Robert

En un jour, la jeune fille devient une héroïne et restera l’une des figures de la Révolution. Le poète André Chénier la salue par ces mots : « Seule, tu fus un homme », ce qui contribuera à le perdre. Le député de Mayence, Adam Lux, qui la vit dans la charrette l’emmenant à l’échafaud, s’écria : « Plus grande que Brutus », et ce mot lui coûta la vie.

Lamartine la baptise l’Ange de l’assassinat et Michelet retrouve les accents qu’il eut pour Jeanne d’Arc : « Dans le fil d’une vie, elle crut couper celui de nos mauvaises destinées, nettement, simplement, comme elle coupait, fille laborieuse, celui de son fuseau. »

Mais rien ni personne ne pouvait plus freiner cette marche programmée vers la Terreur. D’autant que les Girondins, « légion de penseurs », ne sont plus là pour contrer les Montagnards, ce « groupe d’athlètes » (Hugo).

« Ainsi se répandit sur la France cet inexplicable vertige qu’on a nommé le règne de la Terreur. »1534

Benjamin CONSTANT (1767-1830), De l’esprit de conquête et de l’usurpation dans leurs rapports avec la civilisation européenne (1814)

Suisse d’origine, futur amant de Mme de Staël et futur grand écrivain, il regarde la Révolution de France des quatre coins de l’Europe où il mène « une vie errante et décousue ».

« Pour être Républicain, il faut que chaque citoyen éprouve et opère en lui-même une révolution égale à celle qui a changé la face de la France. »1558

Joseph FOUCHÉ (1759-1820), à Saint-Just, novembre 1793. Joseph Fouché (1930), Stefan Zweig

Cette biographie doit beaucoup à Louis Madelin, historien de la Révolution. Le personnage de Fouché fascine l’écrivain autrichien. C’est l’une des plus longues carrières politiques (avec son complice Talleyrand). Serviteur de l’Empire et de la monarchie restaurée, il a commencé comme député girondin, est devenu Montagnard, régicide et pilleur d’église. Surnommé le Mitrailleur de Lyon sous la Terreur, il remplace la guillotine trop lente par le canon, pour venir à bout des insurgés. Et il écrit le premier manifeste communiste en 1793, d’où l’amitié et l’admiration que lui vouera le très militant Gracchus Babeuf.

Le mot de Fouché est repris par Saint-Just, à la Commission de surveillance lyonnaise (novembre 1793). Il lui est parfois attribué, car il est tout à fait dans la logique de cet implacable théoricien. L’achèvement de la Révolution est suspendu, jusqu’à la transformation radicale des cœurs et des esprits. Cet objectif assigné à la Commission montre à quel point la notion de révolution a pris un sens personnel et intime, la conversion exigée des citoyens étant indissolublement privée et publique.

« Par devant l’Europe, la France, sachez-le, n’aura jamais qu’un seul nom, inexpiable, qui est son vrai nom éternel : la Révolution. »1632

Jules MICHELET (1798-1874), Le Peuple (1846)

Jugement à nuancer : pour cet historien de gauche, la Révolution de 1789 devrait finir en 1790, sur le Champ de Mars, en son point culminant, le jour de la Fête de la Fédération.

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