Raffarin : « La route est droite, mais la pente est forte. » | L’Histoire en citations
Chronique du jour

 

Les années Chirac, Sarkozy et Hollande

Le second mandat de Jacques Chirac

Le second mandat est difficile, le Non (à 55%) au référendum européen est un nouveau séisme politique et un défi aux grands partis, mais la réforme du quinquennat accélère le rythme de la vie politique. Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, jeune loup visiblement impatient, provoque le vieux fauve : nouvel épisode de la guerre des droites.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« La route est droite, mais la pente est forte. »3376

Jean-Pierre RAFFARIN (né en 1948), nouveau Premier ministre à l’Assemblée, 3 juillet 2002. La Route est droite, mais la pente est forte : un an déjà (2003), Marie-Noëlle Lienemann

Célèbre raffarinade !

Au lendemain des législatives gagnées dans la foulée de l’élection présidentielle, Jacques Chirac unifie la droite en créant un nouveau parti, l’Union pour un mouvement populaire (UMP), que Bayrou refuse de rejoindre. Les législatives de juin 2002 amorcent la rebipolarisation du paysage politique français : l’UMP obtient une majorité absolue de députés.

Chirac, président réélu par défaut, prend comme Premier ministre un giscardien, donc plutôt centriste, l’un des rares « chiraco-compatibles » : « La politique, ce n’est pas un sport, ce n’est pas une équipe contre une autre : on est tous l’équipe de France. » Malgré tout, Raffarin a le cœur à droite : « La France n’est encore, dans son chemin du paradis, qu’au purgatoire puisqu’il reste des socialistes. » (…)

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au nord comme au sud, et nous sommes indifférents. La Terre et l’humanité sont en péril et nous en sommes tous responsables. »3377

Jacques CHIRAC (1932-2019), Sommet mondial de Johannesburg, Afrique du Sud, 2 septembre 2002

Plus de 100 chefs d’État (et quelque 60 000 participants) font le bilan du Sommet de la Terre, tenu à Rio de Janeiro en 1992, et du Protocole de Kyoto (Japon) en 1997, les États signataires s’engageant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, dioxyde de carbone en tête (…)

« Et c’est un vieux pays, la France, d’un vieux continent comme le mien, l’Europe, qui vous le dit aujourd’hui, qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie. Un pays qui n’oublie pas et qui sait tout ce qu’il doit aux combattants de la liberté venus d’Amérique et d’ailleurs et qui pourtant n’a jamais cessé de se tenir debout face à l’Histoire et devant les hommes. Fidèle à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur. »3378

Dominique de VILLEPIN (né en 1953), Discours au Conseil de Sécurité à l’ONU, 14 février 2003. La Chute de Bagdad : chronique d’une guerre controversée (2003), Alain Fillion

Paradoxe de cette citation : tout le monde se rappelle la situation, beaucoup approuvent ce beau et juste discours, mais personne ne peut se rappeler une phrase aussi alambiquée. En bref, la France refuse la guerre d’Irak et se désolidarise des États-Unis. Plus précisément, pour intervenir militairement contre Saddam Hussein suspecté de développer des « armes de destruction massive », mais président d’un État souverain, il faut l’accord du Conseil de sécurité, et la France mettra son veto (…)

« La moitié du nuage d’ozone qui sévit dans la région parisienne est d’importation anglaise et allemande. »3379

Roselyne BACHELOT (née en 1946), ministre de l’Écologie et du Développement durable, Le Parisien, 20 septembre 2003

Citation nommée en 2004, pour le prix de l’humour politique, décerné annuellement par le Press Club.

Le plus « drôle », c’est que c’est vrai. Un mois après la canicule meurtrière d’août 2003, un rapport du ministère dresse le bilan : « Les durées de vie des composés impliqués dans la pollution photochimique obligent à considérer le problème sur une grande échelle de temps (plusieurs jours) et d’espace (…)

A contrario et rétrospectivement, cela démontre le mensonge d’État selon lequel le nuage radioactif de Tchernobyl s’était prétendument arrêté à la frontière en avril-mai 1986, au prétexte que l’anticyclone des Açores protégeait la France.

« Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. »3380

Patrick LE LAY (1942-2020), PDG de TF1, juillet 2004. Philosophie et modernité (2009), Alain Finkielkraut

Déclaration plus que malheureuse, alors qu’il est interviewé pour son livre Les Dirigeants face au changement. Il énonce quelques professions de foi qui vont choquer l’opinion : « Soyons réalistes : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit… »

(…) Rappelons que la télévision, sous le signe de Malraux et de ses successeurs au ministère de la Culture, avait pour mission de divertir, d’instruire et d’informer.

« Quand on paye 15 euros des expertises au tarif d’une femme de ménage, on a des expertises de femme de ménage. »3381

Jean-Luc VIAUX (né en 1949), procès d’Outreau, mai-juillet 2004. Outreau et après ? : La justice bousculée par la Commission d’enquête (2006), Florence Samson

Parole d’expert, au sortir d’une audience ou il a été mis en cause pour ses expertises. Cette phrase, détachée de son contexte, exploitée par la presse, poursuivra Jean-Luc Viaux qui défendra ensuite son travail, tenant à rappeler que 4 personnes seront condamnées définitivement en juillet 2004, et 12 enfants reconnus victimes - dont ceux des condamnés. Il précisera qu’une expertise psychologique n’est pas une preuve : elle sert « a fournir une intelligibilité, pas a fabriquer une vérité judiciaire. » (Libération, 8 mars 2006). Et la cour d’appel de Rouen jugera que ni cette phrase, ni son travail lors de ce procès, n’étaient critiquables (…)

« Je décide, il exécute. »3382

Jacques CHIRAC (1932-2019) parlant de son ministre des Finances, Nicolas Sarkozy, 14 juillet 2004. Un pouvoir nommé désir (2007), Catherine Nay

(…) Pour contrer les trop visibles ambitions de Sarkozy, Chirac fixe une règle ad hoc, l’interdiction du cumul d’un portefeuille ministériel et de la présidence de l’UMP – Union pour un mouvement populaire, ex-Union pour la majorité présidentielle, créée en 2002 pour soutenir la candidature de Chirac a sa réélection. Sarkozy choisit l’UMP, le parti du président, conquis au nez des chiraquiens. Il a besoin de cette machine de guerre pour gagner la prochaine bataille présidentielle. C’est déjà une revanche sur son échec de 1995, et sur son élimination du pouvoir !

Il sera bientôt rappelé au sein du gouvernement, et le duel fratricide continuera jusqu’en 2007. Fin 2008, il reprendra la formule de Chirac, à peine modifiée : « Je décide et ils exécutent. » Cette fois, c’est l’omniprésident qui gouverne à la tête de l’État, et tous les ministres n’ont qu’a suivre.

« Un Premier ministre, on le lèche, on le lâche, on le lynche ! »3383

Alain JUPPÉ (né en 1945). La Malédiction Matignon (2006), Bruno Dive, Françoise Fressoz

Il a vécu un court état de grâce, devenu Premier ministre (1995-1997) et maire de Bordeaux. Reconnu par Chirac comme « le meilleur d’entre les hommes de droite », il se rend vite impopulaire, par le projet de réforme des retraites, le gel des salaires des fonctionnaires, la déroute des Juppettes (huit femmes débarquées du gouvernement après quelques mois d’exercice) et cette raideur de l’homme qui se dit lui-même « droit dans ses bottes. » Mais le pire est à venir. En 1998, il est mis en examen pour « abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux, et prise illégale d’intéret » (…)

« Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. »
« Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement. »3384

Charte de l’environnement (élaborée à l’initiative de Jacques Chirac), articles 1 et 2

Texte défendu par les ministres de l’Écologie, Roselyne Bachelot, puis Serge Lepeltier, présenté et adopté en premiere lecture par l’Assemblée et le Sénat, entériné par le Parlement réuni en Congres à Versailles, le 28 février 2005.

L’environnement entre dans la Constitution, au même niveau que les droits de l’homme et du citoyen de 1789, et les droits économiques et sociaux de 1946 (…)

« C’est une bonne idée d’avoir choisi le référendum, à condition que la réponse soit oui. »3385

Valéry GISCARD D’ESTAING (1926-2020), Le Monde, 6 mai 2005. Prix spécial du jury, décerné par le Press Club, humour et politique, en 2005.

VGE parle du projet de Constitution européenne : « C’est un texte facilement lisible, limpide et assez joliment écrit : je le dis d’autant plus aisément que c’est moi qui l’ai rédigé. » Mot également remarqué par le jury.

L’Europe est donc de retour, sur la scène politique. Le 19 juin 2004, les chefs d’État et de gouvernement des 25 pays membres ont adopté le « Traité établissant une Constitution pour l’Europe », signé à Rome le 29 octobre. Reste à obtenir la ratification par tous les membres de l’Union : par voie parlementaire ou par référendum.

Le référendum, sacre populaire, donne plus de poids au texte, si tout se passe bien. Et 10 pays font ce pari, dont la France : décision du président de la République, après consultation des partis.

La campagne du référendum passionne moins qu’en 1992 (…)

« NON. »3386

Réponse au référendum français sur le Traité constitutionnel européen, 29 mai 2005

Le non l’emporte avec près de 55 % des suffrages exprimés (plus de 30 % d’abstention). C’est un séisme politique, dont les ondes sismiques se feront durablement sentir. Si les Français rejettent l’Europe, il faut analyser cette « fracture européenne », et les partis – divisés sur la question, mais majoritairement européens – vont tenter de mieux « vendre » l’Europe, trop facilement prise en bouc émissaire (…)

« Un jour, les Européens remercieront les Français d’avoir voté non, car la seule Europe qui peut marcher est celle des nations et des projets. »3387

Lech WALESA (né en 1943), au lendemain du 29 mai 2005. Le Monde, 25 mai 2006, « Référendum du 29 mai 2005 : le “non” un an après »

(…) Deux jours après la France, le 1er juin, les Pays-Bas répondent non au référendum.

Ce sont donc les deux États (sur 25) qui bloquent le processus européen, l’unanimité étant requise.

« L’Union européenne va continuer a fonctionner sur les bases des traités actuels », dit le président Chirac. Un traité modificatif (futur Traité de Lisbonne) reprendra les bases du Traité constitutionnel, et sera approuvé par les 27 États membres (Bulgarie et Roumanie nouveaux venus) lors du Conseil européen du 23 juin 2007. Les opposants à cette Europe ne manqueront pas l’occasion de dénoncer la manœuvre.

« En poursuivant leur politique de nivellement généralisé par le bas, les dirigeants actuels, totalement déconnectés des souffrances des peuples, sont en train de tuer la belle idée européenne. »3388

Nicolas DUPONT-AIGNAN (né en 1961), Le Monde, 25 mai 2006

Souverainiste convaincu, il déplore l’abandon des références gaullistes du parti majoritaire, le RPR, et fonde le club « Debout la République », en 1999. Il a fait campagne pour le non, comme Séguin en 1992, avec des arguments comparables (…)

« Il nous faut décider d’un programme d’action innovant, courageux, ambitieux. Cela suppose […] un tournant majeur dans nos politiques économique et sociale. Il n’y a pas de fatalité, le plein-emploi n’est pas un objectif inaccessible, puisque d’autres pays en Europe ont su l’atteindre. »3389

Nicolas SARKOZY (né en 1955), Déclaration au siège de l’UMP, Le Monde, 30 mai 2005

Président de l’UMP, il saute sur l’occasion du « non » européen, des le lendemain, pour incriminer la politique gouvernementale du parti présidentiel. Les Français « nous pressent d’en finir avec nos immobilismes, avec nos frilosités, ou tout simplement avec nos habitudes, pour faire bouger le pays et le remettre en mouvement sans tarder. » (…)

« C’est aux socialistes français d’être là pour leur pays, pour lui donner une perspective, un sens, une direction, un espoir, et pour la gauche de la faire gagner sur un projet qui devra être crédible, mobilisateur et sincère. »3390

François HOLLANDE (né en 1954), Le Monde, 30 mai 2005

Le premier secrétaire du PS a regretté le rejet du traité européen, sitôt interprété comme « le rejet du pouvoir ». Il a qualifié le vote non de « décision politique majeure grave pour l’Europe », souhaitant qu’elle ne soit pas la victime du désordre intérieur français.

Lui aussi se positionne, en pensant aux prochaines élections, mais il est lui-même victime du non ! Pendant la campagne référendaire, les socialistes se sont divisés au sein de son parti traditionnellement pro-européen (…)

« Il faut tout mettre sur la table après un désaveu aussi brutal. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une refondation de la République et de la démocratie française. »3391

François BAYROU (né en 1951), Le Monde, 30 mai 2005

Le président de l’UDF en appelle à Jacques Chirac, qui se contente d’annoncer un changement de gouvernement, après la victoire du non au référendum. « La réponse à une crise de cette ampleur exige une démarche nouvelle, une rupture avec ce qui s’est fait jusqu’à ce jour », proteste Bayrou le centriste, qui prend position lui aussi, en vue de la prochaine élection présidentielle. Il la sent bien, et il a raison…

Quant a Chirac, il gère la fin de son quinquennat comme il peut. Exit Raffarin III, voici Villepin Premier ministre, et Sarkozy de retour au gouvernement (…)

« On va nettoyer au Kärcher la Cité des 4000. »3392

Nicolas SARKOZY (né en 1955), ministre de l’Intérieur, 20 juin 2005, à la Courneuve

(…) Certains médias soulignent l’indécence de ces déclarations faites sur les lieux du deuil. Mais Sarkozy persiste et signe, selon un système et sur un ton qui deviendront sa marque présidentielle : « Le terme “nettoyer au Kärcher” est le terme qui s’impose, parce qu’il faut nettoyer cela » (Journal télévisé de France 2, 29 juin 2005). Épisode de la crise des banlieues et du mal des « quartiers ».

« Il faut traverser le périphérique, aller chez les indigènes là-bas, les descendants de Vercingétorix […] Il faut casser les portes, et si elles ne veulent pas s’ouvrir, il faut y aller aux forceps. Partout où la diversité n’existe pas, ça doit être comme une invasion de criquets, dans les concours de la fonction publique, dans la police nationale […] Partout de manière à ce qu’on ne puisse plus revenir en arrière. »3393

Azouz BEGAG (né en 1957), octobre 2005, Entretien, Respect Magazine, octobre-décembre 2005. Lectures françaises, volume XVIX (2006)

Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Promotion de l’égalité des chances, dans le gouvernement Dominique de Villepin, il fait entendre sa différence : pas de langue de bois, et il sait de quoi il parle.

D’origine algérienne, né en France dans la banlieue lyonnaise en 1957 (…) il entre en politique et slalome littéralement entre les partis, jusqu’en 2012. Ayant d’abord échoué à gauche, il a trouvé sa place à droite, ministre de juin 2005 à avril 2007, mais le conflit va éclater, face à Sarkozy.

« Vous en avez assez de cette bande de racailles ? Eh bien, on va vous en débarrasser. »3394

Nicolas SARKOZY (né en 1955), ministre de l’Intérieur, 25 octobre 2005, en déplacement officiel à Argenteuil, reportage sur France 2, le 26 octobre

C’est une habitante d’une tour HLM, qui l’interpelle du haut de son balcon : « Quand nous débarrasserez-vous de cette racaille ? » Le ministre lui répond. Et il reprend, en insistant : « Le mot racaille était peut-être un peu faible. »

Les médias s’empressent de relever ces provocations verbales du ministre de l’Intérieur (…)

« La France, tu l’aimes ou tu la quittes. »3395

Nicolas SARKOZY (né en 1955), avril 2006. La Fracture identitaire (2007), Ivan Rioufol

Il s’est défendu d’être l’auteur de cette formule qui fait la fortune des rappeurs ! Et qui a été reprise au vol par Philippe de Villiers.

C’est quand même le résumé d’un message tout aussi clair, au cours d’un meeting « Imaginons la France d’après » (slogan de l’UMP, signé Frank Tapiro, conseiller médiatique de sa campagne) : « On en a plus qu’assez de devoir en permanence s’excuser d’être Français […] S’il y en a que ça gêne d’être en France […] qu’ils ne se gênent pas pour quitter un pays qu’ils n’aiment pas. »

Notons la similitude sémantique avec les propos de Georges Marchais, dans les années 1980 (…)

« Parler de social à Nicolas Sarkozy, c’est comme parler de cinéma à une caméra de surveillance. »3396

Laurent FABIUS (né en 1946), cité dans L’Express, août 2009. Quand les politiques se lâchent ! : bons mots, lapsus et vachardes (2011), Olivier Clodong

Une solide expérience de ministre de l’Intérieur va naturellement inspirer le futur président de la République. Et la gauche française mettra un certain temps avant de présenter une opposition crédible, même si les présidentielles se rapprochent. Mais l’opposition à Sarkozy se manifeste également à droite.

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