Dans la série des vraies erreurs historiques, second jour de corrections utiles. On retrouve deux thèmes récurrents dans l’histoire de France et les citations, la Révolution et les Anglais, avant de passer au XXe siècle.
« Allons, enfants de la patrie… »1410
(1760-1836), Chant de guerre pour l’armée du Rhin (1792)
Premier vers de ce qui deviendra l’hymne national français sous le nom de La Marseillaise, ce chant n’est pas du tout né à Marseille ! Composé dans la nuit du 25 avril 1792 à la requête du maire de Strasbourg, il est joué pour la première fois par la musique de la garde nationale de cette ville, le 29 avril.
« Trouvé à Strasbourg, il ne lui fallut pas deux mois pour pénétrer toute la France. Il alla frapper au fond du Midi, comme par un violent écho, et Marseille répondit au Rhin. Sublime destinée de ce chant ! » (Michelet, lyrique dans son Histoire de la Révolution française). Le chant plaît au bataillon des Marseillais qui l’adopte comme hymne de ralliement et le chante le 29 juin 1792, en plantant à Marseille un arbre de la Liberté. Son histoire patriotique ne fait que commencer : « Aux armes, citoyens ! / Formez vos bataillons ! /Marchez, marchez, / Qu’un sang impur / Abreuve nos sillons ! »
« La sincère amitié qui m’unit à la reine de la Grande-Bretagne et la cordiale entente qui existe entre mon gouvernement et le sien me confirment dans cette confiance. »2115
LOUIS-PHILIPPE (1773-1850), Discours du trône, 27 décembre 1843
Les mots de cordiale entente font leur entrée dans l’histoire des relations franco-anglaises dès la Monarchie de juillet, et non pas lors de la Première Guerre Mondiale. Il ne s’agit d’abord que d’un rapprochement diplomatique.
Entente impensable, lors des deux guerres de Cent Ans et même au début du XIXe siècle, sous l’Empire napoléonien. Mais le rapprochement avec la grande puissance mondiale du siècle devient géopolitiquement indispensable, malgré une anglophobie que l’opposition sait parfois exploiter.
Le 2 septembre 1843, la reine Victoria visite Paris. Louis-Philippe lui rend la politesse à Londres, en octobre 1844, et replace la formule : « La France ne demande rien à l’Angleterre. L’Angleterre ne demande rien à la France. Nous ne voulons que l’Entente cordiale. » Elle sera vitale au XXe siècle, dès la Première Guerre mondiale ! Ce sera alors l’Entente (de fer, de feu et de sang) France-Angleterre en 1914-1918. On parle aussi de Triple-Entente avec la Russie.
« Partout la joie est générale / Depuis qu’en vertu d’un décret
Notre fête nationale / Doit avoir lieu l’quatorze juillet ! »2463Aristide Bruant (1851-1925), J’suis d’l’avis du gouvernement (1879), chanson
Un couplet de la chanson de Bruant, parolier populaire et un brin anar (mais non violent), célèbre l’événement et chante le consensus du pays : « Quand je vois pour fêter la France / Choisir la date d’un événement / Qui lui rappelle sa délivrance / J’suis d’l’avis du gouvernement. »
La Marseillaise est proclamée hymne national en même temps que le 14 juillet devient fête nationale – mais l’on célèbre le 14 juillet 1790, Fête de la Fédération, événement pacifique et rassembleur, réputé le plus heureux de la Révolution, plutôt que la sanglante prise de la Bastille en 1789. Le débat a été vif ! Notons que c’est le premier vote des Chambres (31 janvier 1879) revenues de Versailles à Paris. Huit ans après la Commune, Paris redevient capitale de la France. Que de symboles, dans l’Histoire !
« La France a perdu une bataille ! Mais la France n’a pas perdu la guerre ! »2767
Charles de GAULLE (1890-1970), Affiche placardée sur les murs de Londres le 3 août 1940
Cette phrase souvent citée ne figure pas, comme on le dit souvent, dans le célèbre Appel du 18 juin.
Elle est l’attaque d’une proclamation rédigée sans doute le même jour, dans le même esprit résistant et combattant, mais affichée le mois suivant dans la capitale du seul pays qui continue la lutte. Signé par le général de Gaulle depuis son QG situé 4 Carlton Garden à Londres, ce nouvel appel s’adresse « À tous les Français », militaires et civils, quelles que soient leur profession, leur origine sociale, et où qu’ils se trouvent.
Tirée à 1 000 exemplaires, l’affiche est placardée sur les murs de Londres et des grandes villes anglaises. Le slogan, surmonté de deux petits drapeaux croisés, devient célèbre. Saint-Exupéry, dans ses Écrits de guerre, se permet de rectifier : « Dites la vérité, Général, la France a perdu la guerre. Mais ses alliés la gagneront. »
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