Chirac : « Nerveux, impétueux, ne doutant de rien et surtout pas de lui-même… » | L’Histoire en citations
Chirac : « Nerveux, impétueux, ne doutant de rien et surtout pas de lui-même… »
Citation du jour

citations histoire Avec Nicolas Sarkozy, la com politique qui a toujours existé atteint un paroxysme hystérique. Cela tient au personnage et à l’emballement des médias. L’Histoire en citations témoigne de cette actualité à la fois si proche et si lointaine, anecdotique et symbolique.

Feuilletez la Chronique sur la Ve République pour en savoir plus.

« Nerveux, impétueux, ne doutant de rien et surtout pas de lui-même… »3325

Jacques CHIRAC (1932-2019), Mémoires, tome II, Le Temps présidentiel (2011)

Dans ce testament politique, l’ancien président juge celui en qui il plaçait tant d’espoir et qui lui succède, en 2007. Leur antagonisme est un fait politique, de notoriété publique. Thème théâtral, digne de Shakespeare ou Hugo, le phénomène qui inspire journalistes et biographes dépasse la « simple » communication.

« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu agir. Transformer le quotidien, rendre l’impossible envisageable. »3326

Nicolas SARKOZY (né en 1955), Témoignage (2006)

Autoportrait, un an avant l’élection, autant dire avant-propos de campagne. Profession de foi - pourquoi ne serait-elle pas sincère ? Et parenté avec le modèle du genre, Napoléon, référence historique absolue : « Impossible n’est pas français. »

« La croissance, j’irai la chercher avec les dents. »3415

Nicolas SARKOZY (né en 1955), en campagne présidentielle, mars 2007

Expression carnassière du candidat, répétée avec de menues variantes et inspirée par Chirac, son père en politique. Pour le fond, le volontarisme est clairement annoncé dans le discours de Rungis, devant les lève-tôt des Halles : « Travailler plus pour gagner plus, c’est mon programme. » (1er février 2007).

« J’ai changé […] J’ai changé parce que l’élection présidentielle est une épreuve de vérité à laquelle nul ne peut se soustraire. Parce que cette vérité je vous la dois […] Je la dois aux Français. »3330

Nicolas SARKOZY (né en 1955), au Congrès de l’UMP, 14 janvier 2007

Posture ou réalité ? La thématique du changement (en mieux, naturellement) va revenir en leit-motiv. On s’interroge sur cet animal politique et médiatique d’un style nouveau, qui a toujours réponse à tout. Au terme du quinquennat, la presse est sévère – hormis Le Figaro. Antisarkozysme primaire ou décryptage qui va devenir systématique ? En tout cas, le contrepouvoir médiatique joue à plein - pour Hollande aussi. Macron se souviendra de la leçon - le piège de la com !

« À chaque faux pas, à chaque dérapage clinquant, à chaque revirement politique, le président a promis que, cette fois, il avait retenu la leçon et qu’il allait modifier son comportement. »3332

Arnaud LEPARMENTIER (né en 1967) et Vanessa SCHNEIDER (née en 1969), Le Monde, 18 février 2012

L’opposition fait chorus : « Entre le « j’ai changé » de 2007 et le « j’ai appris » de 2012, l’illusion Sarkozy s’est dissipée : les Français ne sont plus dupes des discours démagogiques du président des promesses non tenues », déclare Harlem Désir, n° 2 du PS. Dans ce tourbillon médiatico-politique, les journalistes sont plus ou moins manipulés, manipulables aussi.

« Fascination, défiance, répulsion… l’omniprésent président de la République nourrit depuis longtemps un lien puissant, passionné, quasi obsessionnel, au monde médiatique. Bête de scène, il est né et a grandi avec la télé, qu’il aime et qu’il regarde. Il en connaît les codes par cœur. »3333

Emmanuelle ANIZON (née en1968), Télérama, 12 mars 2012

Ce show-man virtuose, doué d’une vitalité à toute épreuve, avec le bagou et le charisme canaille d’un Bernard Tapie, fait comme lui exploser l’audimat et s’en vante. Télérama en témoigne : critique des innombrables discours, décodage des moindres faits et gestes, on sait tout, on dit tout. La pratique du off embrouille plus qu’elle n’éclaire, propos distillés suivant une dérive systématique et un emballement qui masque les vrais problèmes, à coup de petites phrases blessantes et de vraies fausses confidences. Cela fait partie d’un « plan de com », pour créer du buzz et capter l’attention des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs en « enfumant » la presse. Et ça passe, ou ça casse, et ça lasse.

« Si Sarkozy existe en tant que phénomène social et historique, malgré sa vacuité, sa violence et sa vulgarité, nous devons admettre que l’homme n’est pas parvenu à atteindre le sommet de l’État malgré ses déficiences intellectuelles et morales, mais grâce à elles. »3334

Emmanuel TODD (né en 1951), Après la démocratie (2008)

Historien et politologue, il se montre également polémiste, pour faire de Sarkozy le reflet de notre société en crise : une clé du personnage et de sa trajectoire politique, parallèlement à l’émergence d’une Ségolène Royal, à gauche.

« Casse-toi, pauv’ con ! »3433

Nicolas SARKOZY (né en 1955), au Salon de l’Agriculture, 23 février 2008

Réponse du président à un visiteur refusant sa poignée de main, et lui ayant déclaré : « Ah non, touche-moi pas ! Tu me salis ! » L’exemple de la colère, venue du sommet de l’État, est fatalement contagieuse. Reste un hiatus étrange entre ce parler populaire qui rappelle le Marchais incarnant le PC des années 1980, mais surprend chez ce Neuilléen, ex-maire de Neuilly – et la forme très littéraire de ses grands discours, écrits par Henri Guaino, la plume présidentielle.

« Mon élection aurait dû être le couronnement de ma vie, mais une partie de ma tête était ailleurs. Ma famille explosait. »3331

Nicolas SARKOZY (né en 1955), émission « Des paroles et des actes », France 2, 6 mars 2012

« Je suis un homme comme les autres », conclut modestement le président, face à 5,6 millions de téléspectateurs. Mais un homme politique peut-il mêler vie publique et vie privée, comme aucun de ses prédécesseurs ne l’aurait imaginé ? Cette faiblesse humaine est-elle un atout pour le candidat ? Autre question, où est le vrai, où est le faux, dans cette comédie du pouvoir, observée à la loupe grossissante des médias ?

Sarkozy sera éliminé au second tour de la présidentielle par Hollande qui veut s’imposer comme un « président normal » en s’opposant à Sarkozy. « Le président normal ne le sera pas longtemps. Parce que la fonction ne l’est pas. » François Fillon, ex-Premier ministre de Sarkozy, dit vrai sur ce point. Emmanuel Macron a compris lui aussi. Mais quel Président sera-t-il ? Au-delà de tous les problèmes de fond, parions qu’il se pose la question de son image. En tout cas, il fait tout pour la contrôler, à l’inverse de ses prédécesseurs.

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