Proudhon : « Si la démocratie ouvrière reste indifférente (...) sur les principes de l'économie politique qui sont ceux de la révolution (...) elle ment à ses devoirs » | L’Histoire en citations
Chronique du jour

 

Second Empire
Prologue (suite et fin)

Les témoins interrogent l’Empire - socialistes, historiens, écrivains. Cette bataille des idées (de gauche) annonce la République à venir.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« Si la démocratie ouvrière, satisfaite de faire l’agitation dans ses ateliers, de harceler le bourgeois et de se signaler dans des élections inutiles, reste indifférente sur les principes de l’économie politique qui sont ceux de la révolution, il faut qu’elle le sache, elle ment à ses devoirs et elle sera flétrie un jour devant la postérité. »2239

Pierre Joseph PROUDHON (1809-1865), De la capacité politique des classes ouvrières (posthume)

Il parle en socialiste dépassé par les événements : le mouvement ouvrier est à présent plus sensible au marxisme qui prêche collectivisme et lutte de classes. La révolution politique devient une étape de la révolution sociale, et l’Empire qui soutient le capitalisme est l’ennemi à abattre. Ce sera une des raisons de la chute brutale d’un régime qui se croyait si fort.

« La révolution féminine doit maintenant compléter la révolution prolétaire, comme celle-ci consolida la révolution bourgeoise émanée d’abord de la révolution philosophique. »2240

Auguste COMTE (1798-1857), Catéchisme positiviste (1852)

Créateur du positivisme qui prétend faire de la politique une « science positive et physique » (…) La « révolution féminine » se bornera sous l’Empire à une mesure qu’il faut mettre au crédit de l’empereur (et de son ministre Victor Duruy) : création d’un enseignement secondaire pour les jeunes filles, réforme très mal vue par l’Église qui perd son monopole en ce domaine.

« Qu’est-ce que Paris ? Qu’est-ce que la France ? Imaginez un champ. Au lieu de l’ensemencer dans toute son étendue, on s’est avisé d’entasser la semence en un point où elle risque de ne pas germer précisément parce qu’elle y est entassée. Ce champ, c’est la France, ce point, c’est Paris. »2241

Louis BLANC (1811-1882), Histoire de la révolution de 1848, volume II (1871)

Paris grandit, Paris s’embellit sous le Second Empire : Haussmann, préfet pendant dix-sept ans, débordant d’énergie et d’activité, taille et retaille la capitale à coups de pioches et de millions. Mais les témoins de l’époque n’admirent pas tous ces travaux, et s’inquiètent – déjà – de l’excessive centralisation qui est un mal bien français (…)

« [La France] la plus brillante et la plus dangereuse des nations de l’Europe, et la mieux faite pour y devenir tour à tour un objet d’admiration, de haine, de pitié, de terreur, mais jamais d’indifférence. »2242

Alexis de TOCQUEVILLE (1805-1859), L’Ancien Régime et la Révolution (1856)

(…) La politique extérieure de Napoléon a deux buts : d’abord rassurer et se faire accepter des cours européennes pour qui le Premier Empire reste un mauvais souvenir ; ensuite jouer un rôle de grande puissance mondiale pour des raisons de commerce aussi bien que de prestige. Mais face à l’Allemagne, ni la diplomatie ni l’armée française ne pourront rien.

« Aujourd’hui, le règne des castes est fini, on ne peut gouverner qu’avec les masses. »2243

Louis-Napoléon BONAPARTE (1808-1873), L’Extinction du paupérisme (1844)

Évidence bien vue par le futur empereur qui saura séduire les foules, les manipuler à l’occasion – élections, plébiscites. Mais il est aussi l’homme du mieux-être économique, grâce au progrès industriel et commercial. Les mesures sociales (…) seront suivies de peu d’effets et le régime ne prendra que tardivement un tournant vraiment libéral.

« La grande moralité de ce règne-ci sera de prouver que le suffrage universel est aussi bête que le droit divin, quoique un peu moins odieux. »2244

Gustave FLAUBERT (1821-1880), Lettre à George Sand, 1869. La Nouvelle Revue, volume XXVI (1884)

Progrès majeur pour la démocratie, l’instauration du suffrage universel apparaît prématurée à beaucoup de contemporains et d’historiens : l’opinion publique est aisément manipulée, souvent sollicitée par l’empereur et ses préfets. L’Empire est né de ce suffrage populaire et a vécu sur cette assise très large, avant de s’effondrer.

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