Simon de Couvin : « Le vulgaire, foule très pauvre, meurt d'une mort bien reçue, car pour lui vivre, c'est mourir. » | L’Histoire en citations
Simon de Couvin : « Le vulgaire, foule très pauvre, meurt d'une mort bien reçue, car pour lui vivre, c'est mourir. »
Citation du jour

citations histoire moyen ageDe la fin du Moyen Âge à la fin du siècle de Louis XIV.

La Guerre de Cent Ans est exemplaire, dans l’Histoire en citations. Contexte tragique, drame national aux péripéties renouvelées, conditions de vie dont témoignent les contemporains, à la fin de l’époque médiévale. Le siècle de Louis XIV n’est pas non plus épargné. Les guerres sont en partie responsables de la misère, mais les catastrophes naturelles accablent la France, comme tous les pays. N’oublions jamais cet environnement historique.

À feuilleter pour en savoir plus.

« Le vulgaire, foule très pauvre, meurt d’une mort bien reçue, car pour lui vivre, c’est mourir. »289

SIMON de Couvin (??-1367)

Étude historique sur les épidémies de peste en Haute-Auvergne, XIVe-XVIIIe siècles (1902), Marcellin Boudet, Roger Grand.

Aux malheurs de la guerre s’ajoute une calamité plus terrible. Des vaisseaux génois venus de Crimée apportent la Grande Peste. Le fléau se répand sur l’Italie du Nord et la Provence. Marseille est la première ville touchée en France. En 1348, cette peste noire sévit sur une vaste partie de l’Europe. Les ravages de l’épidémie sont tels, selon le chroniqueur belge, que « le nombre des personnes ensevelies est plus grand même que le nombre des vivants ; les villes sont dépeuplées, mille maisons sont fermées à clé, mille ont leurs portes ouvertes et sont vides d’habitants et remplies de pourriture. »

Selon Froissart, qui n’exagère pas, un homme sur trois mourut. Dans certaines régions de France, deux sur trois. Pour l’ensemble de l’Europe, les pertes atteignent entre le quart et la moitié de la population.

« On vit des pères tuer leurs enfants, des enfants tuer leur père ; on vit des malheureux détacher les corps suspendus aux gibets, pour se procurer une exécrable nourriture. Des hameaux disparurent jusqu’au dernier homme. »291

Chronique du temps. Histoire de la France et des Français (1972), André Castelot, Alain Decaux

Après la peste de 1348, voici la famine de 1349. Par suite de l’épidémie, dans la plupart des provinces, il n’y a eu ni moissons, ni labours, ni semailles. Le peuple, déjà appauvri, meurt littéralement de faim.

« En ces temps, étaient les loups si affamés qu’ils entraient de nuit dans les bonnes villes et passaient souvent la rivière de Seine et aux cimetières qui étaient aux champs, aussitôt qu’on avait enterré les corps, ils venaient la nuit et les déterraient et mangeaient. »330

Journal d’un bourgeois de Paris (chronique anonyme des années 1405 à 1449)

Hiver 1421-1422. La misère n’est pas égale dans tout le royaume, sous la Guerre de Cent Ans. C’est la « France anglaise » qui demeure la plus pauvre, avec la Normandie occupée par les garnisons, écrasée par les impôts, et les campagnes bordelaises qui se remettent lentement des récentes dévastations.

« Labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée et les vrais mines et trésors du Pérou. »649

Duc de SULLY (1560-1641), Économie royale (1594-1597)

Parlons un peu d’écologie positive. À l’aube du XVIIe s. après les guerres de Religion, le ministre d’Henri IV va enfin pouvoir réorganiser l’agriculture, établir un programme de routes, ponts et canaux. Premier agronome français, Olivier de Serres répand la culture du mûrier et l’élevage du ver à soie, Barthélemy de Laffemas favorise l’établissement de nombreuses manufactures. Tous trois sont protestants - comme le roi à sa naissance.

« Le pauvre peuple des champs meurt de faim et se damne. »589

VINCENT de PAUL (1576-1660). La Littérature religieuse de François de Sales à Fénélon (1956), Jean Calvet

Première moitié du XVIIe s., constat réaliste d’un autre témoin et acteur de l’histoire : très longue vie de saint, au service de la misère humaine de son temps. Pour Vincent de Paul et ses amis, l’assistance passe avant la conversion et le salut.

« Les enfants ne se soutiennent que par des herbes et des racines qu’ils font bouillir, et les enfants de quatre à cinq ans, auxquels les mères ne peuvent donner de pain, se nourrissent dans les prairies comme des moutons. »840

Procureur général du Parlement de Bourgogne. La Vie quotidienne sous Louis XIV (1964), Georges Mongrédien

Témoignage daté de 1709. Le Grand Hiver hantera les mémoires : la Seine gèle, de Paris à son embouchure ! Les transports par eau sont paralysés, les récoltes perdues – même les oliviers dans le Midi – et le prix du blé décuple dans certaines provinces. Hors ces circonstances exceptionnelles qui aggravent une économie de guerre déjà insupportable pour le peuple, les témoignages sont unanimes : la France profonde a beaucoup souffert de la misère et des famines, sous le règne de Louis XIV. Les paysans des autres pays moins riches étaient sans doute plus malheureux.

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