Troisième République
L’armistice de 1871
L’armistice est signé le 28 janvier 1871. Ses conditions humiliantes provoquent un rejet des Parisiens, et ôtent à leurs yeux toute crédibilité au gouvernement.
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
« Spectacle écœurant de la République vendue et livrée par des mains républicaines. »2351
(1845-1922), indigné par l’armistice signé le 26 janvier 1871
Encyclopædia Universalis, article « guerre ».
Révolutionnaire marxiste (l’un des premiers en France), hostile à la guerre contre la Prusse, il n’en est pas moins révolté par les conditions de cette trêve, signée à Versailles avec Bismarck. Sans consulter Gambetta dont les armées ont accumulé les défaites, Jules Favre négocie avec l’ennemi dès le 22 janvier (nouveau jour d’émeute parisienne) et le 24, le chancelier Bismarck accepte la capitulation. L’armée de Paris (130 000 hommes) est déclarée prisonnière de guerre, à Paris, et désarmée, mais la garde nationale conserve ses armes. Même si les fusils ne sont pas excellents, une ville en armes est une poudrière.
« Tous les esprits tournés vers la guerre, et cette lutte de cinq mois aboutissant à une immense déception, une population entière qui tombe du sommet des illusions les plus immenses que jamais population ait conçues. »2352
Jules FERRY (1832-1893). Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars (1872), Commission d’enquête sur l’insurrection du 18 mars, comte Napoléon Daru
Membre du gouvernement de la Défense nationale, c’est un témoin lucide de la situation. La guerre prolongée sans espoir faisait craindre une prise de pouvoir révolutionnaire dans la capitale, mais la capitulation ôte toute crédibilité à ce gouvernement de la « défection nationale » (…)
« La ville de Paris est une personne trop puissante et trop riche pour que sa rançon ne soit pas digne d’elle. »2353
Otto von BISMARCK (1815-1898), le chancelier allemand qui fixe donc la « rançon » à au moins un milliard de franc, le 23 janvier 1871. Bismarck et son temps (1905), Paul Matter
Jules Favre propose 100 millions, ses collègues ont fixé la limite à 500, l’indemnité de guerre sera finalement de 200 millions pour Paris, et cinq milliards de francs or pour l’ensemble de la France, au lieu de six, Thiers ayant négocié en bon bourgeois.
Le pays s’acquittera de cette dette considérable dès 1873, grâce à l’emprunt (…)
« Bismarck qui n’est pas en peine
D’affamer les Parisiens
Nous demande la Lorraine,
L’Alsace et les Alsaciens.
La honte pour nos soldats,
Des milliards à son service.
Refrain
Ah ! zut à ton armistice,
Bismarck, nous n’en voulons pas. »2354Alphonse LECLERCQ (1820-1881), L’Armistice (1870), chanson. La Chanson de la Commune : chansons et poèmes inspirés par la Commune de 1871 (1991), Robert Brécy. Et SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique)
Thiers et Favre ont cédé au chancelier allemand. Mais le peuple résiste si bien que les Prussiens n’entreront dans Paris qu’un mois après la capitulation de la capitale, signée avec l’armistice, le 28 janvier 1871.
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