Thiers : « Paris sera soumis à la puissance de l'État comme un hameau de cent habitants. »

Semaine sanglante, épilogue tragique, comparable à deux autres périodes marquantes de l’Histoire en citations. N’oublions jamais l’éternel retour de la violence.  

« Paris sera soumis à la puissance de l’État comme un hameau de cent habitants. »2373

Adolphe THIERS (1797-1877), Déclaration du 15 mai 1871

La Commune (1904), Paul et Victor Margueritte.

Ces mots plusieurs fois répétés annonçaient l’épilogue, la Semaine sanglante du 22 au 28 mai. Le chef du gouvernement amasse toujours plus de troupes aux portes de la capitale qui résiste.

« On peut vendre Paris, on ne peut ni le livrer ni le vaincre ! » Membre de la Commune, délégué à la Guerre depuis le 10 mai, Charles Delescluze rappelle la rançon négociée avec la capitulation et lance ce défi à Thiers et aux troupes versaillaises qui assaillent Paris, le 21 mai. 70 000 soldats entrent à l’ouest par le bastion mal surveillé du Point du Jour et par la porte de Saint-Cloud. La Semaine sanglante commence le lendemain.

Delescluze se fera tuer sur une barricade du Château d’Eau abandonnée par ses défenseurs, où il reste seul, le 25 mai.

Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.

« Le bon Dieu est trop Versaillais. »2378

Louise MICHEL, La Commune, Histoire et souvenirs (1898)

La Vierge rouge témoigne de l’inévitable victoire des Versaillais, vu l’inégalité des forces. Bilan de la Semaine sanglante, du 22 au 28 mai : au moins 20 000 morts chez les insurgés. La Grande Terreur fit 1 300 victimes à Paris, du 10 juin au 27 juillet 1794. Mais il y a toujours pire que le pire…

« Sire, ne soyez point courtois / À ces rebelles Rochellois / Point de pardon : il faut tout pendre !
Vous m’avez donné la maison / D’un parpaillot. S’il faut la rendre, / Je serai sot comme un oison. »700

Les Rochellois, chanson, novembre 1628. Annales (1830), Société académique de Nantes et du département de la Loire inférieure

15 mois de siège, 22 500 morts (les 3/4 des habitants !). On n’ose pas fêter cette amère victoire des Français contre des Français. Pillage interdit, malgré la tradition, d’où les murmures des vainqueurs désabusés, entrant dans La Rochelle.