De Gaulle : « Un des caractères essentiels de la Constitution de la Ve République, c'est qu'elle donne une tête à l'État. » | L’Histoire en citations
Chronique du jour

 

Cinquième République

Prologue

Politique

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« Un des caractères essentiels de la Constitution de la Ve République, c’est qu’elle donne une tête à l’État. »2932

Charles de GAULLE (1890-1970), Conférence de presse, 20 septembre 1962

Les Grands Textes de la pratique institutionnelle de la Ve République (1992), Documentation française.

C’est cette autorité qui a tant manqué à la précédente République et qui est indispensable pour régler « les trois affaires qui dominent notre situation : l’Algérie, l’équilibre financier et économique, la réforme de l’État », dira de Gaulle (…)

« Qu’est-ce que la Ve République, sinon la possession du pouvoir par un seul homme dont la moindre défaillance est guettée avec une égale attention par ses adversaires et par le clan de ses amis ? »2933

François MITTERRAND (1916-1996), Le Coup d’État permanent (1964)

Des phrases comme celle-ci s’appliquent à toute la période gaulliste, et à Mitterrand devenu à son tour président. Mais il s’agit avant tout, à l’époque, d’un pamphlet antigaulliste : « J’appelle le régime gaulliste dictature parce que, tout compte fait, c’est à cela qu’il ressemble le plus. » (…)

« Notre Constitution est à la fois parlementaire et présidentielle, à la mesure de ce que nous commandent à la fois les besoins de notre équilibre et les traits de notre caractère. »2934

Charles de GAULLE (1890-1970), Conférence de presse, 11 avril 1961. Les Idées constitutionnelles du général de Gaulle (1974), Jean Louis Debré, Charles de Gaulle

(…) Les « lectures » de la Constitution par les constitutionnalistes changeront avec les événements, les hommes et la pratique constitutionnelle : c’est un texte parfaitement adapté et adaptable aux circonstances.

« Notre système, précisément parce qu’il est bâtard, est peut-être plus souple qu’un système logique. Les “corniauds” sont souvent plus intelligents que les chiens de race. »2935

Georges POMPIDOU (1911-1974), Le Nœud gordien (1974)

Témoignage de président, auparavant Premier ministre de De Gaulle durant six ans, et parole prophétique de la cohabitation, à commencer par celle des années 1986-1988 : il faudra en effet une souplesse certaine pour que coexistent plus ou moins pacifiquement un président de gauche (Mitterrand) et un gouvernement issu d’une Assemblée de droite. Et vice versa (…)

« Tout de même qu’à bord du navire l’antique expérience des marins veut qu’un second ait son rôle à lui à côté du commandant, ainsi dans notre nouvelle République, l’exécutif comporte-t-il après le président voué à ce qui est essentiel et permanent un Premier ministre aux prises avec les contingences. »2963

Charles de GAULLE (1890-1970), Mémoires d’espoir, tome I, Le renouveau, 1958-1962 (1970)

Division du travail, et problème fondamental du fonctionnement de nos institutions que l’existence d’un « domaine réservé » au chef de l’État, cependant que le « second », qui n’est plus président du Conseil, mais seulement le Premier des ministres de son gouvernement, gère le quotidien, rôle moins prestigieux et plus ingrat.

« Dans ce régime, tout ce qui est réussi l’est grâce au président de la République. Tout ce qui ne va pas est imputé au Premier ministre… mais je ne l’ai compris qu’au bout d’un certain temps. »2937

Jacques CHABAN-DELMAS (1915-2000). Vie politique sous la Cinquième République (1981), Jacques Chapsal

C’est une loi qui se dégage à mesure que passent les gouvernements : les « fusibles » sont faits pour sauter. Chaban-Delmas l’a éprouvé en étant le « second » de Pompidou – président de la République après de Gaulle – sortant vaincu de ce duo qui tourna au duel et (injustement) à son désavantage (…)

« Il faut que la défense de la France soit française […] Un pays comme la France, s’il lui arrive de faire la guerre, il faut que ce soit sa guerre. Il faut que son effort soit son effort. »2938

Charles de GAULLE (1890-1970), Discours au Centre des hautes études militaires, 3 novembre 1959. Discours et messages : avec le renouveau, mai 1958-juillet 1962 (1970), Charles de Gaulle

C’est aussi un militaire qui parle. Et pendant sa guerre de Résistance, il a du se battre aussi pour être reconnu du grand allié américain. Un peu plus tard, face aux USA, il affirmera : « Il est intolérable à un grand État que son destin soit laissé aux décisions et à l’action d’un autre État quelque amical qu’il puisse être. » (…)

« La décolonisation est notre intérêt et par conséquent notre politique. Pourquoi resterions-nous accrochés à des dominations coûteuses, sanglantes et sans issue, alors que notre pays est à renouveler de fond en comble ? »2939

Charles de GAULLE (1890-1970), Conférence de presse, 11 avril 1961. Paroles de chefs, 1940-1962 (1963), Claude Cy, Charles de Gaulle

Il a reconnu auparavant que la France a réalisé outre-mer une grande œuvre humaine qui, malgré des abus ou des erreurs, lui fait pour toujours honneur. La IVe République, qui a commencé la décolonisation (Indochine, Maroc, Tunisie, Afrique noire en cours), a rappelé de Gaulle au pouvoir pour résoudre l’« affaire algérienne » (…)

« Pourquoi cette Europe, qui a conquis les cinq parties du monde, a-t-elle honte de les avoir colonisées ? Nous nous reprochons d’avoir bâti Casablanca, alors que les Romains étaient tout fiers d’avoir détruit Carthage. »2940

Emmanuel BERL (1892-1976), Le Virage (1972)

La colonisation semble devenue un sujet tabou, le « politiquement correct » de la repentance entraînant bien des contre-vérités, qui sont surtout des anachronismes (…)

« Pour la première fois peut-être dans l’histoire, les nations riches ont le plus strict intérêt à se montrer beaucoup plus généreuses. »2941

René DUMONT (1904-2001), L’Afrique noire est mal partie (1962)

L’injuste répartition des richesses à l’échelle mondiale existe depuis toujours, même si les nantis n’en ont pris conscience que tard. L’aide au tiers-monde (terme né sous la IVe République) s’impose par souci de justice élémentaire, mais les pays en voie de développement sont aussi des marchés potentiels et des zones d’influence politique (…)

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