« Vaincre, c'est tout sauver, succomber, c'est... | L’Histoire en citations
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« Ayez l’armée de votre politique ou la politique de votre armée. »

Paul REYNAUD (1878-1966), ministre des Finances du gouvernement Daladier, Chambre des députés

Dès 1935, il voulait renforcer notre armée, adoptant les idées du lieutenant-colonel de Gaulle sur les blindés – qui font la force de l’Allemagne. Mais il était très isolé et de Gaulle inconnu. L’Allemagne envahit la Pologne, le 1er septembre 1939. Le 2, la Chambre et le Sénat vont voter à mains levées et à l’unanimité un crédit extraordinaire de 69 milliards pour « faire face aux obligations résultant de la Défense nationale » : cela signifie que la guerre va être déclarée.

« Vaincre, c’est tout sauver, succomber, c’est perdre tout. »

Paul REYNAUD (1878-1966), présentant le nouveau gouvernement à la Chambre, 22 mars 1940

Histoire politique de la Troisième République : la course vers l’abîme, volume VII (1967), Georges Bonnefous.

Le gouvernement Daladier, accusé de mollesse dans la conduite de la guerre, est tombé. Paul Reynaud (inclassable politiquement, et lié à de Gaulle) devient président du Conseil et ministre des Affaires étrangères – et prend Daladier à la Défense nationale, dans la plus pure tradition d’une Troisième République dont Lebrun est le président tout aussi traditionnellement inexistant. Dernier gouvernement du régime, il va tenir trois mois.

Paul Reynaud semble soudain l’homme de la situation, clairement analysée comme une suite de la Première Guerre mondiale, avec des accents gaulliens : « La France est engagée dans la guerre totale. Par le fait même, l’enjeu de cette guerre totale est un enjeu total. Vaincre, c’est tout sauver… » Et il part à Londres, pour signer avec notre allié anglais le pacte du 28 mars : ni traité ni armistice séparé.

« La route permanente du fer est définitivement coupée. »

Paul REYNAUD (1878-1966), Déclaration du 16 avril 1940 au Sénat

Il salue en ces termes le débarquement franco-britannique en Norvège (15 avril) : l’indispensable minerai, venant de Suède, transitait par le port de Narvik pour aller jusqu’en Allemagne.

Mais le Président du Conseil, martelant cette phrase (qui lui sera tant reprochée), veut surtout redonner courage à la population. Il est parfaitement au courant de la situation, et la campagne de Norvège sera finalement un échec. Les troupes d’invasion allemandes en Norvège (passant par le Danemark) s’opposent victorieusement aux Alliés en certains points, et alors que les Alliés tiennent Narvik, le désastre militaire de mai 1940 obligera la France à rappeler son corps expéditionnaire, pour tenter de sauver son propre territoire.

« Le gouvernement restera à Paris ; même sous le bombardement. Si Paris est pris, on ira ailleurs. S’il le faut, nous nous retirerons sur un cuirassé et nous croiserons, avec la flotte, en vue des côtes de France. »

Paul REYNAUD (1878-1966), Allocution à la radio, 16 mai 1940

Le chef du gouvernement multiplie les déclarations imprudentes.

Après la « drôle de guerre » qui n’est qu’attente, voici la « guerre éclair » (Blitzkrieg). L’Allemagne a envahi les trois pays neutres : Luxembourg, Belgique, Pays-Bas. Le 10 mai, ses blindés attaquent la France par les Ardennes et percent le front à Sedan. L’arme absolue de la Wehrmacht est la Panzerdivision, unité autonome d’environ 300 chars, avec troupes d’assaut motorisées, artillerie tractée, ravitaillement par air, le tout alliant puissance et mobilité.

« Si l’on venait me dire un jour que seul un miracle peut sauver la France, ce jour-là je dirais : je crois au miracle, parce que je crois en la France. »

Paul REYNAUD (1878-1966), Sénat, 21 mai 1940

Les blindés allemands de Guderian foncent sur Paris, et Amiens est pris le 20 mai. C’est la bataille de France, guerre éclair qui sème la panique dans la population civile. Et c’est le début de l’exode.

Paul Reynaud a donné sa démission, refusée par le président Lebrun. Le 18 mai, il remanie son gouvernement dans le sens de l’Union nationale, les royalistes y côtoient les socialistes – les communistes restent exclus (conséquence du pacte germano-soviétique). Pétain (84 ans), vainqueur historique de Verdun, devient vice-président du Conseil. Le vieux Gamelin, limogé, est remplacé comme chef d’étatmajor par le vieux Weygand (73 ans). Et de Gaulle est nommé sous-secrétaire d’État à la Défense, le 5 juin. Mais il n’y a pas de miracle : du 4 au 8 juin, le front établi sur la Somme et sur l’Aisne est enfoncé. La bataille de France est finie, l’armée française pratiquement anéantie : plus de 100 000 militaires morts en un mois, 2 millions de prisonniers. Et l’exode des populations affolées se poursuit, vers le sud.

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Feuilletez notre Chronique sur la Seconde Guerre Mondiale pour tout savoir.

 

 

 

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