Carnot : « Vos intérêts sont ceux de la République, votre gloire celle de la nation entière. Vous êtes le héros de la France. » | L’Histoire en citations
Chronique du jour

 

Directoire
Chronique

L’art de forcer le destin.

Carnot salue le héros de la France. Mais le Directoire éloigne le trop populaire Bonaparte… qui en profite pour s’illustrer dans la campagne d’Égypte, contre l’ennemi anglais. En réalité, l’aventure finit mal, mais le peuple a besoin d’un grand homme et acclame Bonaparte.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« Vos intérêts sont ceux de la République, votre gloire celle de la nation entière. Vous êtes le héros de la France. »1665

Lazare CARNOT (1753-1823), Lettre au général Bonaparte, 3 janvier 1797

L’Europe et la Révolution française, Cinquième partie, Bonaparte et le Directoire (1903), Albert Sorel.

Cette lettre du Directeur exprime l’opinion générale devant les victoires de Bonaparte en Italie. L’historien Albert Sorel dresse le panorama des conquêtes intérieures du futur maître de la France (…) On comprend mieux l’Empire en rappelant cette période trop souvent oubliée, le Directoire.

« Nous vous avons donné la liberté ; sachez la conserver. »1666

Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Proclamation au peuple cisalpin, Quartier général de Milan, 11 novembre 1797 (…)

La campagne d’Italie est achevée. En un an, le jeune général a détruit quatre armées autrichiennes, donné à la France une partie du Piémont, fondé deux républiques en Lombardie, conquis l’Italie. La République cisalpine formée en juin 1797 (Milan pour capitale) est reconnue par l’Autriche au traité de Campoformio (18 octobre) : fin de l’Ancien Régime dans toute la Péninsule qui a des institutions sur le modèle français et victoire des libéraux italiens (…)

« Le bon peuple milanais ne savait pas que la présence d’une armée, même libératrice, est toujours une calamité. »1667

STENDHAL (1783-1842). L’Europe et la Révolution française : Bonaparte et le Directoire, 1795-1799 (1910), Albert Sorel

Admirateur des hauts faits, des discours et des gestes de Bonaparte, l’écrivain n’en demeure pas moins critique, en tant que témoin et fin observateur de la situation. Les Français ne furent pas que des libérateurs : indiscipline de l’armée, barbare cupidité des administrateurs militaires. L’espoir se changea en désillusion chez bien des Italiens et des révoltes antifrançaises vont se manifester dans cette « République sœur ».

« Appelez-vous Messieurs, mais soyez citoyens. »1668

François ANDRIEUX (1759-1833), Séance publique de l’Institut, 4 janvier 1798. 15 nivôse an VI (…)

Les « Monsieur » et « Madame » avaient été supprimés le 10 juin 1792 (…) Rendons hommage à ce régime mal né, vite condamné, gêné par ses défauts constitutionnels (…) d’avoir accompli des réformes importantes : égalité devant la loi, suffrage universel, liberté d’expression, abolition de l’esclavage, droit au divorce, séparation des Églises et de l’État, création de l’école publique (…) C’est l’aboutissement de la Révolution.

« Comme Carthage, l’Angleterre sera détruite. »1669

Les Directeurs, 18 janvier 1798. Histoire de la France et des Français (1972), André Castelot, Alain Decaux

Par ces mots, la France décrète le blocus de la Grande-Bretagne. Interdiction aux neutres de transporter des marchandises britanniques. Le mois suivant, le Directoire soumet à Bonaparte un projet d’invasion de l’Angleterre, par la Manche. Il y renoncera, préférant attaquer l’ennemi par la mer, en Méditerranée. Jean Hérold-Paqui, la voix de l’Allemagne sur Radio-Paris en 1940-1944, reprendra ce slogan.

« Soldats ! Vous allez entreprendre une conquête dont les effets sur la civilisation et le commerce du monde sont incalculables. Vous porterez à l’Angleterre le coup le plus sûr et le plus sensible en attendant que vous puissiez lui donner le coup de mort. »1670

Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Proclamation à ses troupes le 22 juin 1798, en mer, avant le débarquement du 28 juin en Égypte (…)

Le Directoire ayant décrété le blocus de l’Angleterre, la nouvelle campagne d’Égypte est une expédition aventureuse, destinée à combattre l’ennemi en Méditerranée, pour lui barrer la route des Indes. C’est aussi une manœuvre du Directoire pour éloigner le trop populaire Bonaparte, tout en utilisant son génie militaire (…) La flotte française, partie de Toulon en mai, a pris Malte au passage, le 10 juin.

« Soldats, songez que du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent. »1671

Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Proclamation supposée, avant la bataille des Pyramides du 21 juillet 1798 (…)

Débarquement à Alexandrie, le 1er juillet : la ville tombe aux mains des Français le 2 juillet, et le 23, ils entrent dans la capitale, Le Caire. Le rêve oriental se réalise (…) La suite de l’expédition sera moins brillante. La flotte, surprise au mouillage dans la baie d’Aboukir, est détruite par le vice-amiral Nelson le 1er août (…) L’Égypte n’est plus qu’un piège dont le général Bonaparte va se sortir tant bien que mal (…)

« En France, on ne permet qu’aux événements de voter. »1672

Mme de STAËL (1766-1817), Des circonstances actuelles qui peuvent terminer la Révolution et les principes qui doivent fonder la République en France (posthume, 1906)

C’est l’adage d’un homme d’esprit qu’elle rapporte pour le conjurer, dans cet ouvrage écrit en 1798, et dont le titre est tout un programme. Un an après, le coup d’État de Bonaparte va balayer la réforme constitutionnelle et l’équilibre des pouvoirs que la fille de Necker, élève des philosophes, appelait de ses vœux !

« Il me faut un roi, parce que je suis propriétaire. »1673

Formule célèbre, proférée à la veille du 18 Brumaire (novembre 1799). Histoire de la France des origines à nos jours (1970-1971), Georges Duby

C’est dire le prix que la nouvelle bourgeoisie des notables attache à un régime social stable, plus important à ses yeux que les conquêtes politiques, les réformes sociales et l’héritage de la Révolution. Le droit de propriété sera conforté sous le Consulat et l’Empire, alors que la Constitution ignore remarquablement les droits de l’homme.

« Ah ! le voilà ! il ira ! ça ira !
Gloire soit rendue au grand Bonaparte,
Ah ! le voilà ! il ira ! ça ira !
Il est arrivé, tout réussira. »1674

Les Français au général Bonaparte (1799), chanson sur une musique de BÉCOURT (XVIIIe siècle). Histoire de France par les chansons (1982), France Vernillat, Pierre Barbier

Le peuple chante son idole, sur l’air du « Ça ira » (Carillon national) qui a déjà beaucoup servi, tout au long de la Révolution ! Le ton est résolument optimiste, après les victoires d’Italie, puis d’Égypte. En Italie, c’est incontestable. En Égypte, ça commençait bien, mais ça s’est mal terminé (…) Le « grand Bonaparte » est malgré tout acclamé par la foule.

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