« Votre Majesté m’avait ordonné de m’adresser à M. le cardinal pour toutes les affaires. Le voilà mort. À qui dois-je m’adresser à l’avenir ? — À moi, Monsieur l’archevêque. »
(1638-1715), à l’archevêque de Rouen
Colbert, ministre de Louis XIV, 1661-1683 (1884), Jules Gourdault.
Le jeune roi (à peine 22 ans) a convoqué les ministres du cardinal Mazarin, au lendemain de sa mort (9 mars 1661), pour leur déclarer que désormais il sera son propre Premier ministre. Le soir, il confirme sa décision à l’archevêque de Rouen.
« Je résolus sur toutes choses de ne point prendre de Premier ministre […] rien n’étant plus indigne que de voir d’un côté toute la fonction et de l’autre le seul titre de Roi. »855
LOUIS XIV (1638-1715), Mémoires pour l’instruction du Dauphin (1662)
Le roi entreprend la rédaction de ce précieux document, la première année du règne personnel, songeant déjà à l’éducation politique de son successeur et l’initiant, par l’exemple, au difficile métier de roi. Le Grand Dauphin, né cette même année 1661, meurt trop tôt pour régner, de même le Second Dauphin. C’est donc son arrière-petit-fils (Louis XV) qui en fera usage. Et c’est Voltaire, dans Le Siècle de Louis XIV, qui publiera le premier une partie de ces Mémoires.
L’autorité de Louis XIV est désormais sans partage. « Sans la donner entière à pas un », il donne sa confiance à quelques ministres bien choisis, « appliquant ces diverses personnes à diverses choses, selon leurs divers talents, [ce] qui est peut-être le premier et le plus grand talent des princes ».
Le roi garde les trois ministres de Mazarin, la « triade » expérimentée : Fouquet (Finances), Lionne (Affaires étrangères), Le Tellier (Guerre). Colbert, chaudement recommandé par Mazarin mourant, a charge d’enquêter sur la fortune du surintendant Fouquet.
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