« Je suis du parti que l'on guillotine, et vous êtes du parti que l'on pend. » | L’Histoire en citations
« Je suis du parti que l'on guillotine, et vous êtes du parti que l'on pend. »
Citation du jour

Au XIXe siècle, les partisans de la peine de mort demeurent plus nombreux que les abolitionnistes, malgré une brève abolition (sélective, pour motif politique) sous l’éphémère Deuxième République.

Reste Victor Hugo, humaniste et abolitionniste, la conscience du siècle et l’auteur bien installé sur le podium de l’Histoire en citations (juste après Napoléon et de Gaulle), pour des raisons de forme et de fond.

« Je suis du parti que l’on guillotine, et vous êtes du parti que l’on pend. »1969

Mot d’une grande dame noble et légitimiste à Decazes, ministre et conseiller de Louis XVIII, janvier 1818

Histoire du gouvernement parlementaire en France, 1814-1848, volume III (1859), Prosper Duvergier de Hauranne.

Restauration. Cette revendication de l’inégalité de classes jusque devant la mort reflète l’état d’esprit des ultras, qui vivent mal l’expérience libérale voulue par le roi et dont le duc Decazes, royaliste modéré, est l’instrument.

« Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la […], éclairez-la […], vous n’aurez pas besoin de la couper. »2474

Victor HUGO (1802-1885), Claude Gueux (1834)

Un bref roman de jeunesse où il se fait déjà l’adversaire de la peine de mort, avec un très bon argument.

« Grâce encore une fois ! Grâce au nom de la tombe,
Grâce au nom du berceau. »2099

Victor HUGO (1802-1885), « Au roi Louis-Philippe, après l’arrêt de mort prononcé le 12 juillet 1839. »

Hugo sera toute sa vie l’un des plus fervents adversaires de la peine de mort, quelles que soient les circonstances, politiques ou autres. Le 12 mai, un coup d’État est organisé (d’ailleurs fort mal) par la société secrète des Saisons. Son but : faire tomber la Monarchie de Juillet pour instaurer une république sociale. L’idéologie néojacobine renvoie à Robespierre, Buonarroti et Babeuf, extrême gauche de la Révolution.

Barbès, Blanqui et Bernard sont les trois meneurs. Entraînant des centaines de partisans, ils partent à l’assaut de la préfecture de police et de l’Hôtel de Ville. La garde nationale et l’armée écrasent l’insurrection, le 13 mai : plus de 100 morts, dont 28 militaires, autant de blessés (dont Barbès). La plupart des conjurés sont arrêtés, Blanqui est en fuite. Au terme du procès, Barbès est condamné à mort, le 12 juillet. Hugo intervient le jour même, et Paris manifeste le lendemain en sa faveur. Le 14 juillet, la peine est commuée en travaux forcés à perpétuité.

« Si l’on veut abolir la peine de mort, en ce cas que MM. les assassins commencent : qu’ils ne tuent pas, on ne les tuera pas. »2103

Alphonse KARR (1808-1890), Les Guêpes (1840)

L’argument est plus sérieux qu’il n’y paraît. Romancier, journaliste, directeur du Figaro (né hebdomadaire parisien et satirique), il crée la revue mensuelle Les Guêpes dont les pamphlets visent le monde des arts, des lettres et de la politique.

« Ô République au front d’airain ! / Ta justice doit être lasse :
Au nom du peuple souverain, / Pour la première fois, fais grâce ! »2175

Pierre DUPONT (1821-1870), Les Journées de Juin (1848), chanson

Deuxième République. Cette chanson, en fait une prière pour la conciliation devenue impossible, est signée de ce chansonnier politique, d’inspiration républicaine et socialiste, très populaire dans les clubs où il se produit.

« Alors tendant ses longs bras roux
Bichonnée, ayant fait peau neuve,
Elle attend son nouvel époux,
La Veuve. »2513

Jules JOUY (1855-1887), La Veuve (1887) - nom de la guillotine, en argot, chanson

L’auteur finira dans un asile, en camisole de force, hanté par le spectacle (public) des exécutions capitales. Damia crée la chanson en 1928 : « Voici venir son prétendu / Sous le porche de la Roquette / Appelant le mâle attendu / La Veuve, à lui, s’offre coquette. / Pendant que la foule autour d’eux / Regarde, frissonnante et pâle / Dans un accouplement hideux / L’homme crache son dernier râle. »

Un décret de 1871 a supprimé les exécuteurs de province. Il ne reste plus qu’un « national ». Après la dynastie des Sanson (six générations) vint celle des Deibler. Louis Deibler cesse d’exercer à 79 ans et meurt en 1904. Il exécuta plus de 1 000 condamnés en une trentaine d’années. L’exécution cesse d’être publique en 1939. La peine de mort sera abolie en 1981.

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