Raymond Poincaré | L’Histoire en citations
Citation du jour

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« De vous à moi, il n’y a pas tant de différence.
— Il y a toute la question religieuse. »

Raymond POINCARÉ (1860-1934), à Charles BENOIST (1861-1936). La Démocratie religieuse (1921), Charles Maurras

Poincaré, député de la Meuse, partisan de la laïcité, s’oppose à Charles Benoist, député de Paris, défenseur des congrégations enseignantes. Mais Poincaré, qui n’a pas l’anticléricalisme du bloc des gauches, fait figure de modéré. Ce clivage religieux gêne les alliances indispensables pour former les gouvernements, les radicaux au pouvoir devant faire face aux oppositions de droite comme de gauche. Les débats sur l’enseignement libre et la séparation des Églises et de l’État déchaînent les passions, cependant que le peuple manifeste son anticléricalisme militant aux cris de « À bas la calotte ! », « Vive la sociale ! »

La loi de Séparation occupe l’année 1905 : 48 séances de discussion à la Chambre des députés qui vote finalement le 3 juillet. Le Sénat se prononce à son tour le 6 décembre. Le président Paul Doumer promulgue la loi, appliquée à partir du 1er janvier 1906. Trois idées-forces : neutralité de l’État dans les questions religieuses, fin du régime des cultes reconnus et subventionnés par le budget public, liberté de conscience et liberté collective de pratiquer une religion sans entraves.

La laïcité de l’État en France est un principe capital, dont l’application pratique pose encore des problèmes, depuis un siècle.

« Ce n’est pas un homme qui triomphe, ce n’est pas un parti. C’est une idée nationale. »

Le Journal, 18 janvier 1913. La Troisième République, 1870-1940 (2000), Paul M. Bouju, Henri Dubois

Au lendemain de l’élection de Raymond Poincaré, nouveau président de la République qui, député ou ministre, s’est toujours tenu prudemment « ailleurs », hors du Bloc et des radicaux.

C’est le résultat d’une nouvelle alliance : celle de la droite traditionnelle, des républicains de gouvernement et d’une partie des radicaux touchés par le renouveau nationaliste et sensibles aux mots d’ordre d’union, de patrie. Caillaux, plus clairvoyant, prophétise : « C’est la guerre. » Mais qui peut le croire ?

« Ne croyez pas à la bonn’ République
Si Poincaré veut s’mettre à gouverner,
Il devra l’l’endemain quitter la boutique
Comm’ Mac-Mahon et Casimir-Périer. »

Vive Poincaré ! chanson. Histoire de France par les chansons (1982), France Vernillat, Pierre Barbier

Chanson de l’Action française : le titre est naturellement ironique.

Même si Poincaré, en mai 1912, a érigé la fête de Jeanne d’Arc en fête nationale et s’est rallié d’indispensables suffrages de droite, même s’il ne s’est pas engagé pour Dreyfus au temps de l’Affaire et vient de mener une politique de fermeté face à l’Allemagne, ce n’est pas encore assez pour l’extrême droite qui se moque donc : « Qui donc parlait de renverser la gueuse ? / Il n’y a plus pour nous en séparer / Que tout’ l’étendu’ d’la question religieuse / Mais… vive Poincaré ! »

« Il n’est possible à un peuple d’être efficacement pacifique qu’à la condition d’être prêt à la guerre. »

Raymond POINCARÉ (1860-1934), message aux Chambres, 20 février 1913. Histoire illustrée de la guerre de 1914 (1915), Gabriel Hanotaux

Ayant donné sa version du « si vis pacem, para bellum » (littéralement, « Si tu veux la paix, prépare la guerre »), le président ajoute : « Une France diminuée, une France exposée, par sa faute, à des défis, à des humiliations, ne serait plus la France. »

Alors que Jaurès le pacifiste déclare « la guerre à la guerre », Poincaré va renforcer l’alliance avec la Russie, mais aussi l’armée. Ce président de la République reste dans l’Histoire sous le surnom de Poincaré-la-Guerre.

« La mobilisation n’est pas la guerre. »

Raymond POINCARÉ (1860-1934), Appel au pays, 1er août 1914. Dictionnaire de français Larousse, au mot « mobilisation »

Le président de la République fait afficher cet appel sur les murs des communes de France, en même temps que l’ordre de mobilisation générale.

« Poincaré-la-Guerre » a poussé le gouvernement russe à faire preuve de fermeté sur les Balkans, face à l’Autriche. Surestimant la puissance du « rouleau compresseur » de notre allié russe, il pense reconquérir l’Alsace-Lorraine en quelques semaines.

Cette croyance en une guerre courte prévaut en France, mais aussi en Allemagne.

Dès juillet 1914, 170 000 hommes stationnés en Afrique du Nord ont été rappelés. À la mi-août, ils seront plus de 4 millions sous les drapeaux. Pratiquement pas de déserteurs, contrairement aux craintes du gouvernement.

« Dans la guerre qui s’engage, la France […] sera héroïquement défendue par tous ses fils dont rien ne brisera, devant l’ennemi, l’union sacrée. »

Raymond POINCARÉ (1860-1934), Message aux Chambres, 4 août 1914. La République souveraine : la vie politique en France, 1879-1939 (2002), René Rémond

L’Allemagne a déclaré la guerre à la France le 3 août, envahissant la Belgique pour arriver aux frontières françaises : selon le chancelier allemand Bethmann-Hollweg, le traité international garantissant la neutralité de ce pays n’était qu’un « chiffon de papier ».

La violation de la Belgique, en exposant directement les côtes anglaises, a pour effet de pousser cet allié à entrer en guerre.

La guerre va bouleverser l’échiquier politique en France.

L’« union sacrée », c’est le gouvernement qui élargit sa base, avec l’arrivée de ministres socialistes ; c’est surtout la volonté de tous les Français de servir la patrie : royalistes, princes d’Orléans et princes Bonaparte s’engagent, tout comme les militants d’extrême gauche, hier encore pacifistes et internationalistes.

« La commission est un ministère au petit pied et aux grandes prétentions. »

Raymond POINCARÉ (1860-1934), à propos de la commission des Finances, en 1922. Essai sur le travail parlementaire et le système des commissions (1934), Joseph Barthélémy

Voici l’ex-président de la République de retour, comme président du Conseil – à deux reprises et au total plus de cinq ans, entre 1922 et 1929. Cas exceptionnel de longévité ministérielle.

D’habitude, les gouvernements changent si souvent que les commissions parlementaires (Finances et Affaires étrangères notamment) ont le vrai pouvoir.

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