Gambetta : « La république, c'est l'inévitable et vous devriez l'accepter...» | L’Histoire en citations
Gambetta : « La république, c'est l'inévitable et vous devriez l'accepter...»
Citation du jour

 

5e jour.  Journaliste républicain dans l’opposition sous le Second Empire et député radical, ministre hyperactif et brouillon dans la guerre franco-allemande de 1870-71, président de la Chambre des députés et président du Conseil sous la Troisième, surdoué de la politique (comme Clemenceau), Gambetta visait logiquement la tête de l’État. Mais il meurt à 44 ans.

« La république, c’est l’inévitable et vous devriez l’accepter. Vous devriez prendre votre parti de l’existence dans le pays d’une démocratie invincible à qui restera certainement le dernier mot. »2442

Léon GAMBETTA (1838-1882), Chambre des députés, 5 août 1874

Les Partis politiques sous la IIIe République (1913), Léon Jacques.

Le « commis voyageur de la République » propose une constitution républicaine. Légitimistes et conservateurs n’en veulent pas, mais Gambetta va rallier une partie de la gauche à la cause du seul régime possible dans la France de cette époque : une république modérée, qui n’effraie pas le pays, très majoritairement bourgeois et paysans.

Un renouveau bonapartiste aux élections partielles et le spectre du jeune prince impérial (fils de Napoléon III) effraient les députés, qui préfèrent encore la République à l’Empire !

C’est dans ce climat politique que va travailler la commission de 30 membres désignés par l’Assemblée pour accoucher enfin d’un projet de constitution.

Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.

« À reculons, nous entrons dans la République ! »2444

GAMBETTA, ironisant dans son journal La République française. 1875

Il ironise dans son journal. Mais il l’a voulue, il l’a eue, et son opportunisme (mot lancé en 1880) permet que la Constitution passe, sous forme de trois lois constitutionnelles, du 25 mai au 16 juillet 1875.

Paradoxe de cette république votée par une assemblée monarchiste, grâce à l’union des centres qui regroupe une partie des républicains (radicaux exclus) et des conservateurs (légitimistes exclus). On va donc pouvoir gouverner entre « honnêtes gens ».

Le texte est plein de compromis et d’incertitudes. Son imprécision et sa concision feront d’ailleurs sa force, l’usage permettant de résoudre les problèmes à mesure qu’ils se posent et de choisir entre régime présidentiel ou parlementaire.

Cela fonctionnera tant bien que mal, de crise en crise, jusqu’en 1940.

« Puisque nous sommes les plus forts, nous devons être modérés. »2447

GAMBETTA, devant le progrès constant des républicains aux élections en 1876

Premières élections nationales de la Troisième République. D’où leur importance, même si c’est la seule Assemblée qui sera dissoute, et très vite. Les républicains, s’ils veulent gouverner, ne doivent pas effaroucher l’opinion.

« Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, […] il faudra se soumettre ou se démettre. »2453

GAMBETTA, Discours de Lille, 15 août 1877

Il s’adresse au président de la République. Mac-Mahon a tenté d’imposer un régime présidentiel (chambre dissoute, chef du gouvernement renvoyé). Le peuple va arbitrer entre le législatif et l’exécutif – le Parlement et le président.

« Gambetta […] ce n’est pas du français, c’est du cheval ! »2465

GRÉVY, élu président de la République en janvier 1879

Deux avocats, deux républicains, mais Grévy déteste Gambetta qui parle, passionnément, précipitamment, impressionnant à la tribune. Et l’Assemblée préfère élire des présidents insignifiants… Clemenceau « le Tigre » aura le même problème !

« Vous allez peut-être m’accuser d’opportunisme ! Je sais que le mot est odieux. Pourtant je pousse encore l’audace jusqu’à affirmer que ce barbarisme cache une vraie politique. »2468

GAMBETTA, Chambre des députés, 21 juin 1880, plaidant pour l’amnistie totale des communards

L’idéologue tranchant, le démagogue bruyant se révèle responsable, foncièrement modéré, sainement réaliste. Le mot va faire fortune en politique - repris par ses disciples, après sa mort prochaine.

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