Source d’humour inépuisable depuis le Moyen Âge : le bestiaire. Voir l’indexation à ce mot. Mais l’animal inspire toujours l’homme politique et continue de faire mouche.
« Le coq gaulois faisait l’autruche. »3167
(1929-2013), Le Point, 14 avril 1980
Le coq devient symbole de la Gaule et des Gaulois, suite à un jeu de mots en latin : « Gallus » désigne à la fois le coq et le Gaulois. Au Moyen Âge, c’est de l’humour anglais, nos ennemis de la Guerre de Cent Ans raillant ainsi l’arrogance du roi Philippe-Auguste. Symbole repris à leur compte par les Français de la Renaissance, mettant en avant la fierté et la noblesse de l’animal.
L’Angleterre se moque encore de nous, lors de « incident de Fachoda » (1898) : « Laissons au coq gaulois ces sables à gratter » dit le Premier ministre de Sa Majesté Victoria, parlant du Sahara, à la fin des négociations franco-anglaises sur la situation respective des deux grandes puissances en Afrique.
Cinquième République, retour plaisant du coq national sous Giscard. La presse dénonce l’insouciance du gouvernement français après le premier choc pétrolier de 1973, sa tendance à ne pas prendre à temps des mesures énergiques et à vouloir sauver à tout prix le pouvoir d’achat qui coûte cher à l’économie nationale. Le gouvernement laisse aller la spirale suicidaire : gonflement des salaires nominaux, laminage des profits (donc des capacités de reconversion), déficit du commerce extérieur, effondrement certain, à terme, du niveau de vie.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Les vaches folles rendent les bouchers anxieux.
— Un malheur n’arrive jamais seul ! »3339Roland TOPOR, Jachère Party (1996)
Fin de l’année 1995, des bovins meurent en Angleterre de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ), dégénérescence du système nerveux. Angoisse alimentaire, sujet hypersensible en France : « Alerte à la bouffe folle », titre Le Nouvel Observateur en avril 1996. Le monde agricole s’affole devant la chute des ventes et Chirac sème un grain de bon sens présidentiel : « On ferait mieux de parler moins de la vache folle et plus de la presse folle. » À quelque chose malheur est bon. L’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire et alimentaire) sera créée en 1999.
« Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup. »3460
Martine AUBRY, citant sa grand-mère, pour critiquer François Hollande, son principal concurrent dans les primaires socialistes, 13 septembre 2011 sur RTL
Elle a trouvé du « flou » chez Hollande, lors du débat télévisé qui les opposait la veille. « J’ai bien compris qu’il essayait de passer entre les gouttes quand je lui posais un certain nombre de questions… Ma grand-mère disait : « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ». Le dicton de la grand-mère court les médias et pimente les discours d’un brin de bon sens populaire. C’est ainsi que naît une vraie citation.
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