Napoléon III : « Mon enfant, tu es sacré par ce plébiscite. L'Empire libéral, ce n'est pas moi, c'est toi ! » | L’Histoire en citations
Napoléon III : « Mon enfant, tu es sacré par ce plébiscite. L'Empire libéral, ce n'est pas moi, c'est toi ! »
Citation du jour

Second Empire citationsLe Second Empire est renversé en un jour, après la défaite de Sedan, 1er septembre 1870. La République est proclamée à Paris par la Commune : journée révolutionnaire du 4 septembre. D’autres Communes suivront… La Troisième République sera finalement mise en place par les lois constitutionnelles de 1875.

La loi constitutionnelle du 10 juillet 1940 institue le régime de Vichy pendant la guerre, la loi constitutionnelle de 1945 élabore un régime provisoire, la Constitution du 27 octobre 1946 instaure la Quatrième République, jusqu’au retour du général de Gaulle en 1958. La France a véritablement la fibre constitutionnelle !

Feuilletez notre Chronique sur le Second Empire et la Troisième République pour tout savoir.

« Mon enfant, tu es sacré par ce plébiscite. L’Empire libéral, ce n’est pas moi, c’est toi ! »2304

NAPOLÉON III (1808-1873), à son fils, le prince impérial Eugène Louis Napoléon, âgé de 14 ans, 8 mai 1870

La Société du Second Empire, tome IV (1911-1924), Comte Maurice Fleury, Louis Sonolet.

L’empereur rayonne et en oublie sa maladie, après le plébiscite : 7 350 000 oui (et 1 538 000 non) pour approuver le sénatus-consulte du 20 avril 1870. L’Empire devient une monarchie parlementaire : ministres responsables devant les Chambres qui ont aussi l’initiative des lois. Deux mois plus tard, la guerre franco-allemande change le cours de l’Histoire.

« Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, […] il faudra se soumettre ou se démettre. »2453

Léon GAMBETTA (1838-1882), Discours de Lille, 15 août 1877

C’est au président de la République que ce discours s’adresse, après la crise institutionnelle ouverte le 16 mai : renvoi du président du Conseil des ministres et dissolution de la Chambre des députés. Mac-Mahon a tenté d’imposer un régime présidentiel et toute l’orientation de la Troisième République se joue alors. La campagne électorale est dure, le peuple étant rendu arbitre de l’opposition entre le législatif et l’exécutif – le Parlement et le président.

« La Constitution de 1875 a fondé une république parlementaire en établissant mon irresponsabilité, tandis qu’elle a institué la responsabilité solidaire et individuelle des ministres. »2459

MAC-MAHON (1808-1893), Message du président de la République aux Chambres, 14 décembre 1877

Le président se soumet – avant de se démettre : il démissionnera en 1879, quand les républicains deviendront majoritaires au Sénat. Avec le départ de ce président monarchiste, la République sera totalement acquise. Le droit de dissolution est d’ores et déjà discrédité, le président jouant désormais le jeu du régime parlementaire, avec ses qualités et ses défauts.

« Soumis avec sincérité à la grande loi du régime parlementaire, je n’entrerai jamais en lutte contre la volonté nationale exprimée par ses organes constitutionnels. »2462

Jules GRÉVY (1807-1891), succédant à Mac-Mahon, 30 janvier 1879

Mac-Mahon ayant démissionné, les républicains gouvernent désormais la République. Septuagénaire, très « bourgeois moyen », Grévy rassure l’Assemblée nationale (Sénat et Chambre des députés, réunis pour élire le président). Le bouillant Gambetta est élu président de la Chambre des députés. Le président opte clairement pour une république parlementaire : c’est la « Constitution Grévy ». L’équilibre des pouvoirs est rompu au bénéfice de la Chambre et les députés, trop sûrs que le président n’osera plus jouer de la dissolution, vont user et abuser de ce pouvoir, faisant tomber les ministères et se succéder les crises. Vice inhérent au régime de la Troisième République… qui survit à la Première Guerre mondiale - avec Clemenceau en « Père la Victoire » -, mais s’effondre lors de la suivante.

« Sans doute faut-il incriminer d’abord les institutions qui, d’avance, détruisent les chefs. Nul régime n’aura, autant que le nôtre, usé d’individus plus rapidement. »2624

François MAURIAC (1885-1970), Mémoires politiques (1967)

L’écrivain engagé écrit ces mots en juillet 1933 : valse des gouvernements, crédibilité du régime entamée dans l’opinion, d’où ce procès du radicalisme et, de façon plus générale, de la politique sous cette République frappée d’impuissance.

« C’est sous le triple signe du Travail, de la Famille et de la Patrie que nous devons aller vers l’ordre nouveau. »2763

Pierre LAVAL (1883-1945), « Réunion d’information » des députés, 8 juillet 1940

Entré dans le gouvernement Pétain, installé à Vichy depuis le 3 juillet, il manœuvre pour que le Maréchal obtienne les pleins pouvoirs. On révise la Constitution et le slogan de 1789, Liberté, Égalité, Fraternité, trop républicain, est remplacé par l’autre trilogie, Travail, Famille, Patrie. Tout l’esprit de révolution nationale du régime de Vichy est dans ces mots, repris dans la loi du 10 juillet : « Cette Constitution doit garantir les droits du travail, de la famille et de la patrie. »

« Un tiers des Français s’étaient résignés [à la Constitution], un tiers l’avaient repoussée, un tiers l’avaient ignorée. »2864

Charles de GAULLE (1890-1970). Vie politique sous la Cinquième République (1981), Jacques Chapsal

Il ironise sur la Constitution de 1946. Premier projet rejeté par référendum du 5 mai, second projet accepté le 13 octobre. La Libération a raté sa Constitution : compliquée, instituant des organes nouveaux à qui elle ne donne pas leurs chances et ne supprimant aucune des institutions anciennes, elle permet à la France de reprendre une vie parlementaire normale, mais prolonge la Troisième République avec tous ses défauts, alors qu’il lui faut affronter des problèmes nouveaux.

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