| Page 18 | L’Histoire en citations
Édito de la semaine

Les Animaux dans notre Histoire (de la Gaule au siècle de Louis XIV)

Premier épisode : de la Gaule au siècle de Louis XIV.

Aimez-vous les bêtes ? L’histoire en est pleine, avec toutes les citations qui les font vivre, tirées de notre Histoire en citations au fil des chroniques et numérotées : Abeille, Aigle, Aiglon, Âne, Anguille, Araignée, Autruche, Blaireau, Bœuf, Caméléon, Caniche, Chat, Chenille, Cheval, Chien, Colley, Colombe, Coq, Corbeau, Corniaud, Dindon, Dogue, Écureuil, Éléphant, Frelon, Génisse, Grenouille, Grue, Guenon, Lézard, Lion, Loup, Mammouth, Morue, Moucheron, Mulet, Oie, Ours, Papillon, Porc-épic, Poule, Rat, Renard, Salamandre, Serpent, Singe, Souris, Taon, Vache.

Un vrai Zoo – disons plus élégamment, un bestiaire. Ajoutons à cette liste deux noms génériques : Animal et Bête, souvent évoqués avec une connotation critique, jusqu’au siècle dernier.

Édito de la semaine

Musée français des statues en péril (le siècle des Lumières et la Révolution)

Le « déboulonnage des statues » a beaucoup fait parler en 2020. Phénomène spectaculaire autant que symbolique, il est mondial et remonte à la nuit des temps.

Mais il s’emballe avec les commémorations et autres cérémonies mémorielles. Le passé ne passe pas et chaque « minorité » le manifeste plus ou moins violemment : les noirs, les juifs, les femmes, les homosexuels, les animalistes… L’homme blanc et chrétien peut aussi être concerné et choqué à divers titres.

Avec la diffusion instantanée des informations et des images, le phénomène touche finalement tous les publics et interpelle fatalement l’historien.

Faut-il réécrire l’Histoire ? Oui et non.

Chaque historien le fait à sa manière, dès qu’il s’exprime. Les politologues, sociologues, philosophes, journalistes et autres intellectuels instrumentalisent volontiers l’histoire, les citoyens s’en mêlent, l’opinion publique s’informe et s’enflamme à l’occasion. L’anachronisme n’a plus de limite. Complotisme, « commémorite » et « décommémoration » font rage. C’est la chienlit, comme dirait de Gaulle. Alors que penser, que dire, que faire ?

Une seule certitude : il ne faut jamais censurer l’histoire !

C’est la règle et la raison d’être de l’Histoire en citations : donner la parole à tous les auteurs et acteurs du récit national. Plus d’un millier de personnages s’expriment, se contredisent, s’affrontent ou s’unissent, commentent ou agissent et font ainsi avancer l’histoire. Le peuple (en chansons, pamphlets et slogans) participe à ce jeu au fil des manifestations, des émeutes, des révolutions.

Cet édito original propose une démonstration par l’absurde – en terme savant, c’est la rhétorique du renversement des valeurs. De la Gaule à nos jours, 50 personnages sont exposés à la critique, de Vercingétorix à l’abbé Pierre, en passant par Napoléon et Hugo, stars de notre Histoire. Chacun est reconnu pour ce qu’il a fait de bien – utile, nouveau, exceptionnel. MAIS chacun est à son tour jugé, condamné, « déboulonné » pour tel ou tel fait historiquement prouvé et condamnable, selon nos critères actuels.

La Révolution sert de référence. Tous ses Noms les plus représentatifs - Mirabeau, Danton, Marat, Robespierre, Saint-Just, La Fayette – furent capables du pire : appeler au meurtre, tuer, trahir. La Révolution elle-même devrait être supprimée de notre Histoire ! Que resterait-il de la France ?

Autre leçon à tirer : en tout être humain existe une part d’ombre, sinon un monstre. Cela semble plus évident pour les artistes : Sade, Beaumarchais, Baudelaire, Hugo, Claudel, Picasso, Malraux entre autres exemples.

Dernière remarque : un grand absent dans la liste des 50 Noms, de Gaulle. Il aurait pu y figurer : en juin 2020, son buste fut vandalisé à Hautmont (Nord) avec l’inscription « Esclavagiste », la presse s’en fit l’écho, le président de la Région s’en émut. Ce n’est même pas un déboulonnage signifiant : juste un fait divers insignifiant.

(Les citations numérotées renvoient à notre Histoire en citations, les autres sont pareillement sourcées et contextualisées)

Édito de la semaine

Musée français des statues en péril (de la Gaule au siècle de Louis XIV)

Le « déboulonnage des statues » a beaucoup fait parler en 2020. Phénomène spectaculaire autant que symbolique, il est mondial et remonte à la nuit des temps.

Mais il s’emballe avec les commémorations et autres cérémonies mémorielles. Le passé ne passe pas et chaque « minorité » le manifeste plus ou moins violemment : les noirs, les juifs, les femmes, les homosexuels, les animalistes… L’homme blanc et chrétien peut aussi être concerné et choqué à divers titres.

Avec la diffusion instantanée des informations et des images, le phénomène touche finalement tous les publics et interpelle fatalement l’historien.

Faut-il réécrire l’Histoire ? Oui et non.

Chaque historien le fait à sa manière, dès qu’il s’exprime. Les politologues, sociologues, philosophes, journalistes et autres intellectuels instrumentalisent volontiers l’histoire, les citoyens s’en mêlent, l’opinion publique s’informe et s’enflamme à l’occasion. L’anachronisme n’a plus de limite. Complotisme, « commémorite » et « décommémoration » font rage. C’est la chienlit, comme dirait de Gaulle. Alors que penser, que dire, que faire ?

Une seule certitude : il ne faut jamais censurer l’histoire !

C’est la règle et la raison d’être de l’Histoire en citations : donner la parole à tous les auteurs et acteurs du récit national. Plus d’un millier de personnages s’expriment, se contredisent, s’affrontent ou s’unissent, commentent ou agissent et font ainsi avancer l’histoire. Le peuple (en chansons, pamphlets et slogans) participe à ce jeu au fil des manifestations, des émeutes, des révolutions.

Cet édito original propose une démonstration par l’absurde – en terme savant, c’est la rhétorique du renversement des valeurs. De la Gaule à nos jours, 50 personnages sont exposés à la critique, de Vercingétorix à l’abbé Pierre, en passant par Napoléon et Hugo, stars de notre Histoire. Chacun est reconnu pour ce qu’il a fait de bien – utile, nouveau, exceptionnel. MAIS chacun est à son tour jugé, condamné, « déboulonné » pour tel ou tel fait historiquement prouvé et condamnable, selon nos critères actuels.

La Révolution sert de référence. Tous ses Noms les plus représentatifs - Mirabeau, Danton, Marat, Robespierre, Saint-Just, La Fayette – furent capables du pire : appeler au meurtre, tuer, trahir. La Révolution elle-même devrait être supprimée de notre Histoire ! Que resterait-il de la France ?

Autre leçon à tirer : en tout être humain existe une part d’ombre, sinon un monstre. Cela semble plus évident pour les artistes : Sade, Beaumarchais, Baudelaire, Hugo, Claudel, Picasso, Malraux entre autres exemples.

Dernière remarque : un grand absent dans la liste des 50 Noms, de Gaulle. Il aurait pu y figurer : en juin 2020, son buste fut vandalisé à Hautmont (Nord) avec l’inscription « Esclavagiste », la presse s’en fit l’écho, le président de la Région s’en émut. Ce n’est même pas un déboulonnage signifiant : juste un fait divers insignifiant.

(Les citations numérotées renvoient à notre Histoire en citations, les autres sont pareillement sourcées et contextualisées)

Édito de la semaine

Petite histoire de météo et de climat

Le temps qu’il fait, curiosité ou préoccupation quotidienne ! Les bulletins météo sont toujours très écoutés, regardés, consultés et commentés.

Quel temps va-t-il faire demain ou le mois prochain, dans vingt ans ou à la fin du siècle ? On passe de la météorologie à la climatologie. Mais ça reste une vraie question, de plus en plus souvent une préoccupation, voire une angoisse pour l’avenir.

Et dans le passé, que se passait-il ? L’Histoire nous en apprend beaucoup et nous surprend parfois.

Le temps qu’il faisait tel jour ou telle année est une donnée historique capitale, dans certains cas : le soleil d’Austerlitz (au matin du 2 décembre 1805) , les inondations centennales (février 1658 et année 1910 à Paris), le Grand Hiver (1709, fin du règne de Louis XIV) et le « Général Hiver » (campagne de Russie, 1812), la canicule de Thermidor (fin juillet 1794), l’appel lancé par l’Abbé Pierre une nuit d’hiver (1954), le Printemps des peuples (1848) qui se révoltent en Europe et le Printemps arabe (2011) qui commence en hiver 2010, avec un sens métaphorique.

Aussi important que les faits météorologiques, les métaphores abondent.

Un « vent de Fronde » souffle sur Paris quand Louis XIV est encore un enfant, avant de devenir le Roi-Soleil. La tempête viendra plus tard, et l’orage. On retrouve le « soleil d’Austerlitz » pas toujours bienvenu, comme le soleil du mois de mai évoquant en chansons et poèmes la Commune de 1871. Mais le soleil républicain fait toujours image. De même que le printemps, heureux ou malheureux, au gré des  époques historiques.

Mention spéciale au calendrier révolutionnaire, bucolique et imagé, qui n’a pas survécu à la Révolution (aboli sous l’Empire en 1805). Poète et député, son auteur Fabre d’Églantine nous laisse une chanson (à clé !) toujours populaire : Il pleut, il pleut bergère… D’autres chants et chansons, gais, tragiques ou militantes, ponctuent l’Histoire de France, jusqu’au Débarquement du 5 juin 1944 annoncé par « Les sanglots longs des violons de l’automne » de Verlaine, ou l’arrivée de la gauche au pouvoir en mai 1981, fêtée par Barbara en chanteuse engagée.

Nombre de proverbes jouent avec la pluie et le beau temps, des rumeurs naissent (l’An Mil), des peurs s’expriment au tournant de l’an 2000 avec le réchauffement climatique menaçant toute la Terre… et les polémiques associées.

Édito de la semaine

Nos relations avec l’Angleterre (de 1914 à nos jours)

De tous les pays européens, la France et l’Angleterre possèdent l’histoire la plus longue et la plus riche. Mais les relations entre ces deux puissances mondiales et rivales furent longtemps conflictuelles.

Pour résumer, après la brève aventure anglaise de Guillaume le Conquérant, l’Angleterre est notre principale ennemie pendant deux interminables “ guerres de Cent Ans ”, à la fin du Moyen Âge et entre 1688-1815.

L’« Entente cordiale » nous réconcilie (en 1843) et la Grande-Bretagne (Royaume-Uni) est la alliée de la France, dans les deux guerres mondiales du XXe siècle.

Quant à ses relations avec l’Europe, elles poseront toujours problème, jusqu’au Brexit…

Un épilogue qui donne étonnamment raison à de Gaulle.

Édito de la semaine

Nos relations avec l’Angleterre (de la « seconde guerre de Cent » ans à l’Entente cordiale)

De tous les pays européens, la France et l’Angleterre possèdent l’histoire la plus longue et la plus riche. Mais les relations entre ces deux puissances mondiales et rivales furent longtemps conflictuelles.

Pour résumer, après la brève aventure anglaise de Guillaume le Conquérant, l’Angleterre devient notre principale ennemie pendant deux interminables “ guerres de Cent Ans ”, à la fin du Moyen Âge et entre 1688-1815. L’« Entente cordiale » nous réconcilie (en 1843) et la Grande-Bretagne (Royaume-Uni) sera l’alliée numéro un de la France, dans les deux guerres mondiales du XXe siècle.

Quant à ses relations avec l’Europe, elles poseront toujours problème jusqu’au Brexit… un épilogue qui donne étonnamment raison à de Gaulle.

Ce feuilleton historique à rebondissements du Moyen Âge à nos jours mérite trois épisodes.

Édito de la semaine

Nos relations avec l’Angleterre (Moyen Âge)

De tous les pays européens, la France et l’Angleterre possèdent l’histoire la plus longue et la plus riche. Mais les relations entre ces deux puissances mondiales et rivales furent longtemps conflictuelles.

Pour résumer, après la brève aventure anglaise de Guillaume le Conquérant, l’Angleterre devient notre principale ennemie pendant deux interminables “ guerres de Cent Ans ”, à la fin du Moyen Âge et entre 1688-1815. L’« Entente cordiale » nous réconcilie (en 1843) et la Grande-Bretagne (Royaume-Uni) sera l’alliée numéro un de la France, dans les deux guerres mondiales du XXe siècle.

Quant à ses relations avec l’Europe, elles poseront toujours problème jusqu’au Brexit… un épilogue qui donne étonnamment raison à de Gaulle.

Ce feuilleton historique à rebondissements du Moyen Âge à nos jours mérite trois épisodes.

Édito de la semaine

Le gouvernement imaginaire

« Les Français sont inquiets et murmurateurs, les rênes du gouvernement ne sont jamais conduites à leur gré […] On dirait que la plainte et le murmure rentrent dans l’essence de leur caractère. »1190

Signé du dauphin Louis en 1770. Le futur Louis XVI sera bientôt victime de la Révolution

Critiquer le gouvernement est une habitude bien française ! Poussons plus loin le jeu, cédons sans complexe à l’anachronisme et l’uchronie, pour former un gouvernement rêvé avec des Noms pris à diverses époques – sans remonter jusqu’à la Gaule et au Moyen Âge.
Libre à vous de jouer en proposant d’autres candidats ministres crédibles et susceptibles d’œuvrer pour le bien de la France. Seule mise en garde : éviter les trop fortes personnalités peu enclines à faire équipe, type Napoléon et de Gaulle.

Reste le choix du Premier ministre. Femme de tous les courages, icône inclassable, Simone Veil repose en paix au Panthéon avec Antoine, son époux. Elle a donc décliné l’offre. Elle nous a pourtant refait signe, approuvant la plupart des membres de « son » gouvernement, quoique incapable de faire équipe avec Clemenceau et Fouché : la misogynie et le méchant humour du « Tigre » la choquent, l’autre est un monstre qui pratiqua la torture sous la Révolution et le parjure sous tous les régimes. Mais prise au jeu, elle nous a soufflé le nom d’un confrère connu pour ses Essais, maire de Bordeaux, magistrat respecté au temps des guerres de Religion pour son humanité, sa tolérance. Montaigne sera donc le chef du gouvernement imaginaire : trente noms, dont quatre femmes.

En quelques mots, nous vous présentons tous ces personnages acteurs et auteurs de l’Histoire en citations. Chacun n’a droit qu’à une prise de parole – un cas fait exception à la règle.

Édito de la semaine

Lecture recommandée : Pamphlets et autres œuvres polémiques, de la Révolution à nos jours

Cette lecture proposée a une triple actualité. En plus du semi-confinement et des librairies fermées, le climat socio-politique est à la polémique citoyenne, cependant que les caricatures de presse font débat (et procès), parallèlement à la liberté d’expression.

Pamphlets et autres œuvres polémiques (II).

Ces textes critiques à visée plus ou moins révolutionnaire, partisane, politique ou sociale, sont typiques du Siècle des Lumières. Mais le genre pamphlétaire qui existe depuis le Moyen Âge se prolonge avec plus ou moins de talent jusqu’à nos jours. Faut-il en conclure que l’attaque violente visant un personnage politique ou les institutions du pays serait dans les gènes du Français ?

La plupart de ces textes ont défié la censure et/ou l’ordre établi en leur temps. Certains peuvent choquer aujourd’hui encore par leur violence : perversions sexuelles au XVIIIe (sadisme), slogans anarchistes  (fin XIXe) ou attaques personnelles dues à l’antisémitisme de l’extrême-droite dans l’entre-deux-guerres.

Pas d’œuvre majeure sous la Révolution, mais la période peut être analysée comme un vivant pamphlet tout en actes et paroles, actions et réactions, slogans et chansons ! L’Empire exerce ensuite une censure quasi-parfaite.

Malgré la censure variable selon les régimes successifs, l’activité intellectuelle reprend ses droits au fil du XIXe siècle et le pamphlet s’affiche en tant que genre, prenant aussi la forme de chansons (désormais signées), caricatures (Daumier), articles de presse (Alphonse Karr). Dans ses Mémoires d’outre-tombe, Chateaubriand l’éternel opposant affirme son génie.

Hugo frappe juste et fort contre Napoléon III, brocardé en Napoléon le Petit (1852) et Rochefort profite d’une relative liberté de la presse à la fin du Second Empire.

La Troisième République permet tous les pamphlets, le féminisme en profite, l’extrême-droite en use et abuse avec Maurras, Céline, Brasillach durant la dernière guerre. Certains propos seraient aujourd’hui interdits, même si la censure est abolie : « Tout citoyen peut parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». La loi de 1881 a été modifiée plusieurs fois pour encadrer cette liberté eu égard au respect de la personne, la protection des mineurs, la répression de l’injure, la diffamation ou l’atteinte à la vie privée.

Sous la Quatrième et la Cinquième Républiques, la provocation a (presque) tous les droits et les slogans de Mai 68 pousseront très loin le jeu (avec ou sans humour). Dans le flot des actes, des paroles et des écrits dont on peut juger au coup par coup, retenons deux cas politiques exemplaires. Le Coup d’État permanent (1964), pamphlet anti-gaulliste revendiqué comme tel par François Mitterrand : la taille de l’adversaire lui donne un talent qu’il se plaît à reconnaître. Tout aussi personnel et polémique, le franc-parler de Chirac et son humour « brut de décoffrage »  valent souvent provocation. D’autres noms s’illustrent avec talent dans le genre : Coluche, Desproges, Le Luron, Topor. 

Nous ne parlerons pas de l’agressivité souvent dénoncée des réseaux sociaux, qui entre dans l’histoire contemporaine. On retourne à l’anonymat d’antan et à l’impunité quasi-totale, mais la violence ne vaut pas talent et ne fait pas sens.

Édito de la semaine

Lecture recommandée : Pamphlets et autres œuvres polémiques sous l’Ancien Régime

Cette lecture proposée a une triple actualité. En plus du semi-confinement et des librairies fermées, le climat socio-politique est à la polémique citoyenne, cependant que les caricatures de presse font débat (et procès), parallèlement à la liberté d’expression.

7. Pamphlets et autres œuvres polémiques (I).

Ces textes critiques à visée plus ou moins révolutionnaire, partisane, politique ou sociale, sont typiques du Siècle des Lumières. Mais le genre pamphlétaire existe depuis le Moyen Âge et se prolonge avec plus ou moins de talent jusqu’à nos jours. Faut-il en conclure que l’attaque violente visant un personnage politique ou les institutions du pays serait dans les gènes du Français ?

La plupart de ces textes ont défié la censure et/ou l’ordre établi en leur temps. Certains peuvent choquer aujourd’hui encore par leur violence : perversions sexuelles au XVIIIe (sadisme), slogans anarchistes  (fin XIXe) ou attaques personnelles dues à l’antisémitisme de l’extrême-droite dans l’entre-deux-guerres.

Premier épisode : sous l’Ancien Régime.

Le premier pamphlet de notre Histoire en citations vise une (forte) femme, Blanche de Castille, régente de France et mère du futur Saint-Louis. Deuxième personnage visé, le pape Clément V impliqué dans l’Affaire des Templiers. Premier pamphlet célèbre (et anonyme) daté des guerres de Religion, la Satire Ménippée vise les ligueurs (ultra)catholiques - c’est surtout un plaidoyer (collectif) pour le futur Henri IV, attaqué par d’autres plumes (anonymes) avant de mourir assassiné. Richelieu (« principal ministre » de Louis XIII) et son successeur Mazarin pendant la Fronde seront les prochaines cibles. Le XVIIe siècle nous laisse enfin une première bombe philosophique signée Descartes : le Discours de la Méthode.

Le Siècle des Lumières fait aujourd’hui figure de provocation générale contre l’ordre établi de l’Ancien Régime finissant. Il nous donne en héritage l’œuvre des philosophes : Montesquieu, Voltaire, Rousseau et Diderot font assaut de génie, chacun dans son genre ! D’autres essayistes, dont certains collaborent à l’Encyclopédie, laissent un nom et une œuvre. Mention particulière pour deux auteurs toujours sulfureux, Laclos et Sade, la palme de la provocation revenant à Meslier, promu post mortem par Voltaire. Coup de théâtre et coup de génie : Beaumarchais et sa bombe prérévolutionnaire, le Mariage de Figaro (1784). D’autres pamphlets (au sens littéral du mot) visent le Régent, les maîtresses de Louis XV et la reine Marie-Antoinette, détestée du peuple autant qu’elle fut adorée.

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