Montesquieu : « Un grand seigneur est un homme qui voit le roi, qui parle aux ministres, qui a des ancêtres, des dettes et des pensions. »
Siècle des Lumières.
Prologue (suite).
Siècle des Lumières.
Prologue (suite).
IV. Siècle des Lumières (1er septembre 1715, mort de Louis XIV - 5 mai 1789, ouverture des États généraux).
Cette époque nous parle de nous, parce que nous en venons, alors que le Siècle de Louis XIV, certes admirable, semble si lointain !
Les philosophes sont nos frères et nos maîtres, des amis avec lesquels on aimerait dialoguer, à commencer par Voltaire, quatrième auteur le plus cité dans l’Histoire en citations (après Napoléon, de Gaulle, Hugo) et premier « intellectuel engagé ».
La Chronique du temps n’est certes pas héroïque comme la Révolution ou l’Empire qui vont suivre, mais son humour est sans égal dans l’histoire. Le siècle des Lumières peut sourire de tout et se moque aussi bien de la guerre perdue que de la mort des grands. On ne fait pas un drame des faits divers les plus dramatiques et plus rien n’est sacré, surtout pas la religion !
Enfin, la langue française n’a jamais été si bien écrite, parlée en Europe et « lumineuse ».
Parallèlement à la publication de cette Chronique, nous vous proposons chaque dimanche le portrait d’un révolutionnaire célèbre (extrait du livre). Plus que tout autre époque, la Révolution crée (et tue) ses propres héros, personnages mémorables, au destin tragique.
Après Mirabeau, Danton et Marat, ROBESPIERRE. Incorruptible républicain, infatigable théoricien, adepte du Contrat social de Rousseau et frère en Révolution de Saint-Just, il a tous les pouvoirs sous la Terreur. Il élimine ses adversaires sur sa gauche comme sur sa droite et prêche le culte de l’Être suprême, avant d’être emporté par le coup d’État de Thermidor.
Siècle de Louis XIV.
Fin de règne digne d’une tragédie où le vieux roi fait son métier jusqu’à l’agonie.
Un ultime sursaut national permet de sauver l’honneur face à l’ennemi anglais. Les deuils se succèdent à la cour et il ne reste plus que son arrière petit-fils de 5 ans pour succéder à Louis XIV, obsédé par la pérennité de l’État. Ce roi très chrétien, qui se repent d’avoir trop aimé la guerre, n’a pas peur de mourir. Il acquiert une nouvelle grandeur aux yeux de ses (rares) opposants (tel Saint-Simon), mais le peuple se réjouit ouvertement de sa mort. L’histoire tirera la leçon de ce règne et la France est prête pour le siècle des Lumières.
Siècle de Louis XIV.
La terrible guerre de Succession d’Espagne.
L’Europe se coalise une dernière fois contre la France quand l’un des petits-fils de Louis XIV, le duc d’Anjou, devient roi d’Espagne (1701). C’est la guerre de Succession d’Espagne, aggravée par le Grand Hiver de sinistre mémoire, la même année que la sanglante bataille de Malplaquet (1709).
Siècle de Louis XIV.
Monarchie absolue toujours tempérée par des chansons…
L’humour à la française s’exprime de manière le plus souvent anonyme, se moquant de la censure et ne respectant même pas la religion, ni la mort de Monsieur - frère du roi, notoirement homosexuel. Plus grave, le cadeau empoisonné du trône espagnol va déclencher une guerre européenne sans issue.
Siècle de Louis XIV.
La guerre va compromettre toute la fin du règne.
Le régime va inéluctablement de pair avec une politique de conquête et d’hégémonie (même engrenage fatal sous l’Empire de Napoléon). Louis XIV s’est donné les moyens de ses ambitions : grands diplomates, réorganisation militaire menée par Louvois, ministre de la Guerre, puissante armée de métier (400 000 hommes en 1703), places fortes créées ou renforcées par Vauban, ingénieur de génie. Mais l’Europe va se coaliser contre la France, devenue trop puissante. 1688. Guerre de la Ligue d’Augsbourg (dite aussi guerre de Neuf Ans, guerre de la Succession palatine ou guerre de la Grande Alliance).
Siècle de Louis XIV.
Éducation des femmes, entre autres faits de société.
Le sujet fait débat au XVIIe siècle, au théâtre (avec Molière) comme à Saint-Cyr (avec Mme de Maintenon, femme de tête influente). De nouvelles guerres s’annoncent et la cour de Louis XIV reste une institution classique, au double sens du mot.
Siècle de Louis XIV.
La révocation de l’édit de Nantes (1685).
La Révocation s’inscrit dans une politique religieuse aussi intolérante pour les protestants que pour les jansénistes. Condamnée unanimement par les historiens, à commencer par Voltaire au siècle suivant, la persécution des protestants est menée par Louvois et voulue par le roi, plus ou moins influencé par la très catholique Mme de Maintenon et soutenue par Bossuet. La majorité des Français y est favorable, y compris les plus grands noms littéraires.
Parallèlement à la publication de cette Chronique, nous vous proposons chaque dimanche le portrait d’un révolutionnaire célèbre (extrait du livre). Plus que tout autre époque, la Révolution crée (et tue) ses propres héros, personnages mémorables, au destin tragique.
Après Mirabeau et Danton, voici MARAT. Unanimement détesté par ses confrères, par ses contemporains et tous les historiens, d’une laideur repoussante et maladive, « l’Ami du Peuple » est cependant adoré par les sans-culottes de Paris. Son extrémisme préfigure la Terreur, son assassinat (par Charlotte Corday) en fait un martyr, sitôt panthéonisé - pas pour longtemps.