Les États-Unis dans l’histoire de France
L’élection présidentielle vole la vedette à la pandémie de Corona virus, c’est dire si le sujet passionne ! Émissions spéciales, correspondants sur place, suspenses nocturnes, tout ça pour un match entre deux septuagénaires : une bête de scène monstrueusement médiatique et un candidat politique désespérément normal. D’où cet édito dans le vif de l’actu : l’occasion de rappeler les relations franco-américaines et le rôle historique joué par la France des Lumières.
Notre pays a un long et lourd passé avec ses voisins anglais et allemands, les relations franco-américaines relevant d’une tout autre logique - et d’une forme de miracle historique.
Faut-il rappeler la Guerre de Cent Ans née au Moyen Âge d’une crise de succession entre deux rois, Édouard III d’Angleterre et Philippe VI de France, suivie de la rivalité entre ces deux puissances mondiales, qui culmine avec Napoléon ?
Rappelons aussi que l’Allemagne et la France sont nées d’un même État, l’empire carolingien qui ne survit pas à Charlemagne. Deux dynasties s’affrontent dès la fin du Moyen Âge : les Bourbons de France contre les Habsbourg d’Autriche. Charles Quint sera le plus puissant ennemi de François Ier sous la Renaissance. La rivalité prend ensuite d’autres formes et le Premier Empire napoléonien bouleverse là encore une géopolitique européenne devenue plus complexe au XIXe siècle, avec l’hégémonie de la Prusse qui nous mène à la guerre de 1870.
L’histoire des relations entre la France et l’Amérique est plus récente, les États-Unis naissant à la fin de notre Ancien Régime. Avec la Déclaration d’indépendance proclamée le 4 juillet 1776, 13 colonies se fédèrent pour former les États-Unis d’Amérique, première nation décolonisée du monde, reconnue par la Grande-Bretagne à la fin de la guerre, en 1783. La France des Lumières a joué un grand rôle, volant au secours des Insurgents (colons américains) et incarnée par le Héros des deux mondes, le très jeune et romanesque La Fayette.
Juste retour des choses, devenus première puissance économique au monde, les USA rejoignent les Alliés européens (France et Angleterre) dans les deux Guerres mondiales du XXe siècle. C’est la relance de nos relations passionnelles au cœur de la tourmente, pour deux happy-ends historiques. L’Armistice du 11 novembre 1918 est toujours célébré. D’où la double actu de cet édito.
Après un demi-siècle de guerre froide entre les deux grandes puissances (USA et URSS), dans un contexte de mondialisation irréversible et de médiatisation forcenée, le XXIe siècle improvise une nouvelle géopolitique au fil des crises. L’avenir déjoue toujours les prédictions, mais l’Histoire reste un repère d’autant plus nécessaire.