De Gaulle : le président au pouvoir
Ce nom s’impose, en plus des références mémorielles : Appel du 18 juin (petite erreur récurrente !), compte rond des anniversaires de naissance et de mort (1890-1970) et anniversaire de la bataille de France (1940) font de 2020 « l’année de Gaulle ».
Premier hommage médiatique du président Macron au grand aîné, en mai dernier, et d’autres suivent. S’approprier l’héritage du général, ça ne peut pas faire de mal… Si les discours sont suivis d’actions : règle sans exception et l’une des particularités de ses « deux vies » politiques.
De Gaulle reste notre dernier personnage historique. Il sort de scène en 1969 et se retire pour achever ses Mémoires. Un an après, « la France est veuve » (selon le mot de son successeur, le président Pompidou). L’Histoire en citations perd un auteur et acteur majeur du récit national (sur le podium, après Napoléon et devant Victor Hugo).
La Cinquième République aura d’autres hommes politiques (avec des idées pour la France) et beaucoup de politiciens (faisant carrière), mais plus de premier grand rôle propre aux époques épiques : dernière guerre mondiale, puis guerre civile d’Algérie. Ce genre de périodes, certes dures à vivre pour les contemporains (Révolution, Empire, toutes les guerres), engendre des personnages hors norme.
De Gaulle se révèle tardivement, à 50 ans : surdoué du Verbe (discours, écrits) et de l’Action. En 1940, il faut sauver la France en péril. Mission plus que difficile, mais « impossible n’est pas français » (Napoléon). En 1958, la guerre d’Algérie est l’occasion d’un come-back historique (plus réussi que les Cent-Jours napoléoniens !).
De Gaulle incarne certes « l’ancien monde » et ses valeurs. Ce n’est pas un homme « moderne », il ne sacrifie jamais à la mode de son temps et la « chienlit » de Mai 68, mal comprise d’un président vieillissant, lui sera fatale l’année suivante. Malgré tout, c’est le seul personnage de l’histoire qui peut nous servir aujourd’hui de référence : par sa Résistance, son courage physique et moral, ses vues (souvent) prophétiques, ses ambitions nationales (jamais personnelles), son honnêteté absolue, sa rigueur extrême. Quant à son humour présidentiel toujours en situation, (re)découvrez-le !
Nous dédions à de Gaulle, successivement général en guerre et président au pouvoir, une mini-série en deux éditos. La chronologie s’impose en bonne logique historique.